Les citoyens s’ennuient de leur recyclage
Toutes les semaines, ils passent dans vos rues, ramassent vos poubelles, les vident dans le camion, déposent le bac vide devant votre entrée et vont s’arrêter quelques mètres plus loin. Le même manège recommence devant chaque résidence. S’il y a un service qui n’a presque pas changé depuis le début de la crise de la COVID-19, c’est bien celui de la collecte des ordures.
Presque, est-il important de spécifier. Parce que depuis plus d’un mois, le ramassage des matières recyclables à toutes les deux semaines ne fait plus partie du mandat des éboueurs de l’équipe de la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne.
On peut dire que c’est un départ de service qui ne sera pas facile à oublier chez ces travailleurs. Ils sont sous l’égide de la CSR-PA depuis le début de 2020, après plusieurs mois de tourmente entre élus de la région, à savoir qui allait s’occuper des poubelles.
Maintenant, ils doivent composer avec les inconvénients amenés par la pandémie de la COVID-19, toujours absente dans la région, mais qui flotte néanmoins dans l’air du temps.
Disponibilités de gants et de masques, fermeture au public des installations de transbordement et interactions avec les citoyens proscrites: voilà maintenant le quotidien des éboueurs, en concordance avec ce que prescrivent Travail sécuritaire N.-B. et la Santé publique.
Depuis le 16 mars, le centre de tri des matières recyclables à la Municipalité régionale de Tracadie est fermé. Certains employés ont été réaffectés à d’autres tâches connexes.
Ce changement fait en sorte que la collecte des ordures se fait maintenant toutes les semaines, et ce jusqu’à nouvel ordre. Cela provoque évidemment une modification des habitudes des citoyens.
Après une courte période d’adaptation, ça se passe relativement bien, fait savoir Cédric Landry, responsable des communications à la CSR-PA.
«La population semble avoir saisi le message», a-t-il indiqué.
Ces modifications font en sorte que les employés du service gèrent une plus grande quantité de déchets résidentiels qu’à l’habitude (+16%, selon les données de la CSR-PA). Déchets qui sont envoyés au site d’enfouissement d’Allardville.
«Le moral est bon et le service fonctionne au maximum dans les circonstances actuelles», tient à préciser M. Landry.
Le service de recyclage dans la Péninsule acadienne est en place depuis 2014. Il a fallu un certain temps pour convaincre la communauté de l’utilisation régulière du bac bleu et de le remplir de matériaux disposés à obtenir une seconde vie. Les changements soudains provoqués par la pandémie de la COVID-19 ne devraient pas faire reculer cette habitude, espère-t-on à la CSR-PA.
«Plusieurs citoyens nous contactent régulièrement afin de savoir quand et comment la collecte des matières recyclables reprendra du service. Ils nous mentionnent du même coup qu’il est difficile et contre-productif pour eux de se départir de leurs matières recyclables par le biais de la collecte des déchets réguliers. Ils nous témoignent du fait qu’ils désirent que le service reprenne le plus tôt possible, ce qui est encourageant pour la suite des choses», fait mention Cédric Landry.
Cependant, le message aux citoyens ainsi que la consigne émise aux éboueurs a été très clair: si un bac bleu est placé en bordure de route, il ne doit pas et ne sera pas vidé.
La réflexion derrière ça est de minimiser les chances que la population utilise ce bac pour autre chose que leurs matières recyclables. La CSR-PA ne veut pas non plus imposer une charge supplémentaire sur l’effort de collecte.
«Notre but est d’offrir un service continu pendant la situation de pandémie que nous vivons, mais nous ne sommes pas en mesure d’en connaître la durée réelle. Nous mettons donc toutes les chances de notre côté afin d’assurer la sécurité des employés de première ligne ainsi que de minimiser les chances d’interruption au cas où la situation actuelle devait perdurer encore longtemps», constate M. Landry, en rappelant que le service a connu une période similaire récemment lors du projet d’amélioration du centre de tri.
La collecte des matières recyclables avait été interrompue pendant quatre semaines. ■