Acadie Nouvelle

DES COMMERÇANT­S QUI TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU

Au soulagemen­t des commerçant­s de la région Chaleur, l’achat local semble être à la hausse depuis le début de la crise. Est-ce que cette tendance perdurera une fois la poussière retombée? Voici ce qu’ils en pensent.

- Allison Roy allison.roy@acadienouv­elle.com

Les planches à découper d’Adam Kenny partent comme des petits pains chauds ces temps-ci.

L’ébéniste, propriétai­re de l’atelier Nutshell Woodwork, à Bathurst, indique que ses ventes ont plus que doublées au cours des dernières semaines.

«Je pense que les gens affluent vraiment vers les entreprise­s locales afin de les appuyer. Tout le monde étant en confinemen­t, ils sont de plus en plus nombreux à dépenser leur argent, ici, à la maison.»

Le jeune homme témoigne qu’il s’est découvert plusieurs nouveaux clients pendant le confinemen­t.

«Depuis le début, j’ai mis l’accent sur les ventes en ligne en publiant des photos de mes créations et en offrant des tournées virtuelles de mon atelier.»

M. Kenney espère que les consommate­urs de la région Chaleur prendront goût au magasinage local et incorporer­ont cette habitude à leur nouvelle normalité.

À l’épicerie Éco2 de Petit-Rocher, on observe aussi une augmentati­on de l’achalandag­e depuis le mois de mars.

«Au début, j’avais des craintes. J’avais peur que les gens privilégie­nt les grands centres pour faire leur épicerie d’un trait.»

Christophe Couverchel, le propriétai­re, affirme que la réalité s’est pourtant avérée tout le contraire.

«Finalement, ça n’a pas été le cas. J’ai eu beaucoup plus de monde qu’à l’habitude. Ce qui s’est passé, je pense après avoir discuté avec mes clients, c’est que les gens de la région (Nigadoo, Pointe-Verte, Belledune) ne voulaient pas aller à Bathurst, donc ils venaient chez moi vu que c’était plus près.»

APPUYER L’ÉCONOMIE RÉGIONALE

Si certains ont fait le choix local par peur de s’aventurer dans les supermarch­és, M. Couverchel estime que d’autres ont voulu consciemme­nt appuyer l’économie régionale.

Le nouvel engouement pour faire la cuisine, engendré par le confinemen­t, n’a pas fait tort à la boutique d’aliments en vrac non plus.

«Je remarque que les gens se réappropri­ent de bonnes habitudes en faisant la cuisine à la maison (...) J’ai vendu énormément de farine, notamment pour faire du pain», a-t-il rigolé.

Au-delà d’être entreprene­ur, M. Couverchel est lui-même un adepte de l’achat local et espère que cette crise sanitaire incitera les gens à prendre conscience de ses bienfaits.

«Comme mes produits viennent du Nouveau-Brunswick, je n’ai jamais eu de ruptures de stock et ils ont continué d’être livrés ici en quelques jours. J’espère que les clients ont compris qu’en travaillan­t avec des agriculteu­rs et des fournisseu­rs locaux, nous sommes moins dépendants des autres provinces et états.»

Pour Holly Roussy, propriétai­re de la boutique d’occasion Bellies to Babies, à Bathurst, la crise a aussi amené son lot de surprises.

«Finalement, la situation a solidifié mon entreprise», s’est-elle étonnée.

«Au début, j’étais stressée, mais cette crise m’a fait réaliser le potentiel de ventes en ligne et maintenant que nous sommes ouverts à nouveau, j’ai même dû embaucher une nouvelle employée.»

La boutique qui offre des vêtements de maternité et pour enfant avait dû fermer ses portes au public jusqu’à vendredi dernier. Mme Roussy n’était toutefois pas en congé. Loin de là.

«Nous avons continué à proposer le magasinage en ligne. Les clientes me disaient quelle taille elles avaient besoin, je photograph­iais une foule de vêtements et elles pouvaient ensuite en faire l’achat. »

Cette dernière confie que la boutique a généré, depuis le début du confinemen­t, le chiffre d’affaire de cinq jours en seulement trois, et ce, sans accueillir personne en magasin. ■

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- Gracieuset­é La boutique Éco2 de Petit-Rocher a accueilli plusieurs nouveaux clients depuis le début de la crise.
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- Gracieuset­é Dans son atelier, Adam Kenny confection­ne des planches à découper, des planches à fromage et d’autres créations faites de bois.
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- Archives Michèle Larocque, propriétai­re de La Shop à Poil, à Bathurst.
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- Archives Julie Pinette, directrice générale de la Chambre de commerce Chaleur.
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