HIGGS ACCUSÉ DE TOUT BLOQUER
Le député Serge Cormier invite le gouvernement de Blaine Higgs à faire sa part pour débloquer les fonds fédéraux en infrastructure destinés au Nouveau Brunswick.
L’élu fédéral d’Acadie-Bathurst accuse le gouvernement provincial de se traîner les pieds quand vient le temps de présenter des projets d’infrastructures à Ottawa.
«Depuis les deux dernières années, nous n’avons reçu pratiquement aucun projet. Nous n’avons vu aucune collaboration avec le gouvernement provincial», avance le député libéral.
Dans le cadre du programme d’infrastructure Investir dans le Canada, le gouvernement fédéral a alloué 673 millions $ sur 10 ans au Nouveau-Brunswick.
Afin d’obtenir cet argent, la province doit présenter des projets au gouvernement fédéral, avec ou sans la collaboration d’autres organisations, comme les municipalités ou des groupes sans but lucratif.
Lorsqu’un projet respecte les critères du fédéral, Ottawa peut payer jusqu’à 50% de la facture.
Selon Serge Cormier, seulement 87 millions $ ou environ 13% du total ont été alloués à des projets jusqu’ici.
Fredericton tarde notamment à présenter à Ottawa les projets des municipalités de sa circonscription, déplore-t-il.
«Sur mon bureau, j’ai des centaines de projets qui sont prêts à aller de l’avant. Le gouvernement du Nouveau-Brunswick a reçu ces projets-là.»
Blaine Higgs s’est plaint publiquement cette semaine de la rigidité des critères fédéraux qui l’empêchent selon lui d’investir dans des projets d’infrastructures dont le Nouveau-Brunswick a véritablement besoin.
Le premier ministre progressiste-conservateur souhaiterait notamment pouvoir consacrer une plus grande part de l’argent fédéral à la réfection et à la rénovation des infrastructures existantes plutôt qu’à la construction et à l’acquisition de nouvelles infrastructures.
Le député Cormier affirme plutôt que c’est le manque de volonté du gouvernement Higgs qui pose problème.
«Je peux vous dire que dernièrement nous avons pas mal plus de facilité à “dealer” avec des gars comme (les premiers ministres de l’Ontario et de l’Alberta) Doug Ford et Jason Kenney qu’avec Blaine Higgs», indique-t-il.
«Il dit que c’est de la faute du gouvernement fédéral parce qu’il n’y a pas de flexibilité. Ce n’est pas vrai. Il y a de la flexibilité énorme dans les programmes», assure M. Cormier.
Mardi, la ministre fédérale de l’Infrastructure et des Collectivités, Catherine McKenna, a annoncé un nouveau volet du programme Investir dans le Canada en réponse à la pandémie de COVID-19.
Les provinces et les territoires pourront désormais consacrer jusqu’à 10% du budget qui leur a déjà été alloué à des initiatives pour adapter leurs infrastructures à l’ère du coronavirus.
L’argent pourrait servir entre autres à rénover des hôpitaux ou des écoles pour faciliter l’éloignement physique et le lavage des mains.
Les fonds pourront aussi être utilisés pour faciliter les activités à l’extérieur comme le vélo ou la marche en finançant la construction de nouveaux sentiers ou l’amélioration des pistes existantes.
Ottawa s’engage exceptionnellement à verser jusqu’à 80% de la facture des projets du nouveau volet COVID-19.
Serge Cormier espère que le gouvernement Higgs ne ratera pas cette occasion d’investir dans son économie et dans ses communautés.
«Ça me semble un premier ministre qui est vraiment austère, qui n’a pas l’air d’avoir de plan de relance économique pour le Nouveau-Brunswick et qui compte ses “cennes” un peu comme Séraphin», dénonce-t-il.
«Les gens ont besoin d’aide. Les entreprises ont besoin d’aide. Les groupes communautaires attendent depuis deux ans et rien ne va de l’avant.» ■
«Si tu parles aux maires ou aux organismes de ma région, tu verras qu’ils commencent à être un peu tannés. La province ne soumet aucun de leurs projets.»