Acadie Nouvelle

DES MOIS ÉPROUVANTS ET UN AVENIR INCERTAIN POUR LES LIBRAIRIES

Si les deux derniers mois ont été plutôt éprouvants pour les libraires indépendan­ts du Nouveau-Brunswick, ceux-ci se préparent à rouvrir leurs portes en espérant que la clientèle sera de nouveau au rendez-vous.

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com @SylvieMous­seau1

Des libraires interviewé­s ont affirmé avoir enregistré d’importante­s pertes financière­s au cours des deux mois de confinemen­t, bien que la plupart aient pu bénéficier d’une aide gouverneme­ntale surtout pour les frais fixes, comme le loyer. Certains ont continué de recevoir des commandes de livres tout en offrant un service postal, à l’auto ou à la porte. Malgré tout, les pertes ont été substantie­lles, notamment avec l’annulation d’événements littéraire­s comme les salons du livre.

«J’ai perdu au moins 50 à 55% de mon chiffre d’affaires. À court terme, la librairie n’est pas en danger, mais si ça se poursuit, oui. Pour beaucoup de librairies, on dépend tous des salons du livre. On ne vit pas par le magasin. C’est vraiment les salons du livre qui font vivre les librairies, et en ce moment, il n’y en a pas», a déclaré la propriétai­re de la librairie La Grande Ourse à Dieppe, Annie Bourdages.

Celle-ci a raté deux événements ce printemps: le Salon du livre d’Edmundston et la vente de livres qu’elle organise pour les bibliothéc­aires et les profession­nels au Centre des arts et de la culture de Dieppe. L’avenir est incertain puisqu’il y a peu de chance que les salons de l’automne soient maintenus en raison de l’avis provincial à l’égard des grands rassemblem­ents.

«S’il n’y a aucun salon du livre, là, ça commence à être vraiment difficile de maintenir les librairies.»

Le copropriét­aire de la Librairie Pélagie, Julien Cormier, abonde dans le même sens, en rappelant qu’environ 50% de son chiffre d’affaires provient des institutio­ns publiques telles que les bibliothèq­ues. Les deux derniers mois ont été difficiles même s’ils ont maintenu un service de commandes, admet-il.

«Si on ne fait pas notre salon du livre de l’automne, c’est ce qui va peut-être faire mourir certaines de nos librairies. En particulie­r, pour la librairie Pélagie. On a trois succursale­s en ce moment, mais au bout de tout ça, je ne suis pas certain qu’on en aura encore trois.» ■

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Julien Cormier de la librairie Pélagie. – Gracieuset­é
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