DES MOIS ÉPROUVANTS ET UN AVENIR INCERTAIN POUR LES LIBRAIRIES
Si les deux derniers mois ont été plutôt éprouvants pour les libraires indépendants du Nouveau-Brunswick, ceux-ci se préparent à rouvrir leurs portes en espérant que la clientèle sera de nouveau au rendez-vous.
Des libraires interviewés ont affirmé avoir enregistré d’importantes pertes financières au cours des deux mois de confinement, bien que la plupart aient pu bénéficier d’une aide gouvernementale surtout pour les frais fixes, comme le loyer. Certains ont continué de recevoir des commandes de livres tout en offrant un service postal, à l’auto ou à la porte. Malgré tout, les pertes ont été substantielles, notamment avec l’annulation d’événements littéraires comme les salons du livre.
«J’ai perdu au moins 50 à 55% de mon chiffre d’affaires. À court terme, la librairie n’est pas en danger, mais si ça se poursuit, oui. Pour beaucoup de librairies, on dépend tous des salons du livre. On ne vit pas par le magasin. C’est vraiment les salons du livre qui font vivre les librairies, et en ce moment, il n’y en a pas», a déclaré la propriétaire de la librairie La Grande Ourse à Dieppe, Annie Bourdages.
Celle-ci a raté deux événements ce printemps: le Salon du livre d’Edmundston et la vente de livres qu’elle organise pour les bibliothécaires et les professionnels au Centre des arts et de la culture de Dieppe. L’avenir est incertain puisqu’il y a peu de chance que les salons de l’automne soient maintenus en raison de l’avis provincial à l’égard des grands rassemblements.
«S’il n’y a aucun salon du livre, là, ça commence à être vraiment difficile de maintenir les librairies.»
Le copropriétaire de la Librairie Pélagie, Julien Cormier, abonde dans le même sens, en rappelant qu’environ 50% de son chiffre d’affaires provient des institutions publiques telles que les bibliothèques. Les deux derniers mois ont été difficiles même s’ils ont maintenu un service de commandes, admet-il.
«Si on ne fait pas notre salon du livre de l’automne, c’est ce qui va peut-être faire mourir certaines de nos librairies. En particulier, pour la librairie Pélagie. On a trois succursales en ce moment, mais au bout de tout ça, je ne suis pas certain qu’on en aura encore trois.» ■