LES PAROISSES S’EN TIRENT BIEN MALGRÉ TOUT
Les paroisses acadiennes traversent relativement bien la crise de la COVID-19, malgré la quasi-absence de revenus depuis la fin mars. La grande majorité a pu puiser dans ses fonds de réserve. En de rares occasions, elles ont cogné à la porte de leur diocèse afin de recevoir un petit coup de pouce. Mais si la situation du coronavirus perdure, elles auront peut-être besoin de bien plus que des prières…
Mgr Daniel Jodoin, évêque du diocèse de Bathurst, est à la tête de 12 paroisses et de 49 communautés chrétiennes dans le Restigouche, la région Chaleur et la Péninsule acadienne. Comme tout le monde, il suit avec assiduité tous les développements liés à la pandémie, qui court-circuite le fonctionnement des comités de gestion.
Si la liturgie demeure le coeur même de la mission du diocèse d’Edmundston, il faut maintenant songer à assurer une entrée d’argent suffisante pour maintenir à flot l’ensemble des services.
C’est pourquoi l’évêque Claude Champagne va sous peu aborder les paroissiens pour leur parler des moyens à prendre, tel le dépôt direct.
«Nos paroisses nous ont dit que nous n’avions pas à nous inquiéter. Elles ne peuvent déclarer faillite, car ce ne sont pas des constitutions légales. Mais on sait qu’on est fragile. Il va falloir évaluer la volonté des gens et ce sera à eux de décider une fois la crise terminée», prétend-il.
À l’archidiocèse de Moncton, Mgr Valery Vienneau se dit à la fois optimiste - si ça se résorbe sous peu - et inquiet - si ça perdure jusqu’à l’hiver. Il perçoit heureusement un certain relâchement de la pression sur les finances de ses 38 paroisses, puisque les factures sont nettement moins élevées en été.
«Avec le déconfinement qui s’en vient, on va pouvoir organiser des célébrations avec un nombre restreint de fidèles, calcule-t-il. Ça va aider, mais ça va nous prendre beaucoup plus.
Pour l’instant, nous sommes chanceux, mais c’est difficile de prévoir à long terme. Même le gouvernement ne sait pas s’il y aura une autre éclosion. C’est peut-être le calme avant la tempête.»
DES PRÊTRES
SUR L’ASSURANCE-EMPLOI
Dans le Nord-Ouest, l’évêque mentionne que des mesures ont été rapidement prises dans les 30 paroisses du territoire. Comme il était devenu évident qu’on ne pourrait payer encore bien longtemps les prêtres et les employés lorsque les églises ont fermé, ils ont été redirigés vers les services de l’assurance emploi et de la Prestation canadienne d’urgence.
Et pour ceux qui se le demandaient: oui, un prêtre a droit à l’assurance emploi, puisqu’il est un salarié comme un autre et qu’il paie sa contribution au régime, explique le prélat.
«Si notre diocèse était plus fortuné, on aurait pu continuer. Mais notre vulnérabilité économique est telle que nous ne pouvions pas poursuivre. Les paroisses doivent encore payer les factures d’électricité, de chauffage et des assurances», fait-il part. ■
«Nos paroisses vont bien, assure-t-il. On ne voit pas de problèmes actuellement. On en a qui ont un peu plus de difficultés, mais on s’en occupe. Nos paroisses, même les plus faibles, vont passer au travers de cette crise et nous voulons qu’elles traversent cette tempête. Mais il ne faudrait pas qu’elle dure un an ou plus. Là, ce serait une autre histoire.»