«On risque de perdre des paroisses»
Et si jamais la crise de la COVID-19 devait durer encore un bon bout, il n’est pas interdit de croire que des communautés soient appelées à poser des gestes plus importants, comme fermer une église pour l’hiver par exemple.
Mais Mgr Daniel Jodoin tient à le répéter: on n’en est pas encore là. «La pratique religieuse est plus forte en Acadie, ce qui assure une continuité des revenus pour payer nos dépenses. Mais on est dans un bateau qui navigue devant un gros brouillard. Il faut y aller prudemment si on ne veut pas frapper un récif», a-t-il imagé.
De son côté, Mgr Valery Vienneau prévient les paroissiens que le coronavirus pourrait accélérer certaines décisions déchirantes dans les paroisses. Depuis quelques années, les diocèses sont
confrontés à réorganiser l’ensemble des structures de gestion des communautés chrétiennes. Moncton a fermé quatre comités en 2018.
Edmundston en a fermé deux et quelques-unes ont subi le même sort sur le territoire de Bathurst.
«La COVID-19 peut nous forcer à aller plus vite, c’est vrai, mais ça ne veut pas dire que la tâche sera plus facile. C’est très difficile de fermer une paroisse. Ça peut prendre un an, un an et demi parfois et ce n’est pas évident, pour une communauté, de laisser aller son héritage religieux. Mais les gens sont raisonnables et ils comprennent la situation dans laquelle on se trouve. Si nous revenons à la fin de l’été à la normale, on va voir de grands efforts pour ramener la barque. Mais si ça dure jusqu’à l’hiver ou s’il faut attendre un vaccin, on risque de perdre des paroisses», craint Mgr Vienneau, en songeant à ces églises patrimoniales maintenant à risque. - RF