Où trouver l’argent?
La fermeture des églises à tout rassemblement depuis la fin mars prive les comités de gestion de plusieurs milliers de dollars en quêtes dominicales ou en célébrations.
À cela s’ajoute l’interdiction du gouvernement à tout rassemblement d’ici au 31 décembre. Cela signifie donc que ces paroisses, habituées à aller chercher l’argent dont elles ont besoin pour payer les factures courantes dans ces soupers, bingos ou autres événements de la sorte, se retrouvent le bec à l’eau, en quelque sorte.
D’où l’importance et l’urgence de trouver de nouvelles sources auprès des communautés chrétiennes, affirme Mgr Daniel Jodoin.
«Combien de temps cette crise va durer? Personne ne le sait. Si nous ne pouvons pas organiser des activités communautaires avant l’été 2021, il faudra envisager d’autres façons. Pour le moment, pas question de fermer nos églises. Aucune paroisse n’est en difficulté à ce point chez nous. On n’en est pas là. Mais si on ne veut pas que ça arrive, il faut tout de suite prendre des précautions.» L’une des solutions est d’instaurer un système de prélèvement bancaire automatique chez les fidèles. L’évêque de Moncton soutient qu’il faudra vendre davantage ce principe aux paroissiens, qui sont encore peu nombreux à utiliser ces techniques de transactions.
«En n’ayant pas de célébrations, nous n’avons pas de revenus, à l’exception de quelques paroissiens qui ont accepté le retrait direct. Malheureusement, ce n’est pas installé dans toutes les paroisses et dans celles qui l’offrent, ce ne sont pas tous les fidèles qui l’utilisent. Mais de plus en plus, les gens sont ouverts à cette formule, surtout les jeunes. Ce sera à nous et aux paroisses de le proposer davantage», estime Mgr Vienneau.
L’évêque d’Edmundston serait certainement à l’écoute si jamais Fredericton ou Ottawa offraient une aide financière. «Nous faisons travailler des gens, nos paroissiens ont des besoins spirituels et c’est une dimension importante de la vie humaine. Nous attendons de voir les ouvertures. Fredericton s’est déjà montrée sensible aux communautés de foi avec les nouvelles mesures de déconfinement. On aimerait bien que les gouvernements viennent en aide à nos paroisses, comme ils l’ont fait pour bien des groupes de la société. Si un programme est lancé et qu’on se qualifie, on va s’inscrire, parce que nous sommes des citoyens comme les autres», exprime Claude Champagne.
«Nous avons le droit de participer à des programmes, ajoute Mgr Vienneau. Nous sommes de petites entreprises ou une organisation sans but lucratif. On peut appliquer pour payer jusqu’à 75% des salaires des curés, mais aussi de tous nos employés. Car nos diocèses et nos paroisses sont en réalité de petites entreprises. C’est certain que l’aide des gouvernements nous aiderait à nous remettre sur pied.» - RF