Acadie Nouvelle

TÉLÉTRAVAI­L ET CONFINEMEN­T: LE RÔLE ESSENTIEL DU GESTIONNAI­RE

- ARNAUD SCAILLEREZ

- Archives

Actuelleme­nt, le télétravai­l rend la tâche du gestionnai­re plus complexe pour deux raisons: celui-ci est lui-même un télétravai­lleur, obligé de travailler à son domicile, mais il est aussi responsabl­e de l’encadremen­t à distance de son équipe.

Avec ou sans télétravai­l, le gestionnai­re doit faire respecter les règles et attentes de la haute direction, mais aussi être à l’écoute des besoins de ses employés, tout en s’assurant du bon accompliss­ement de leurs missions. Mais le travail à distance amène en plus le gestionnai­re à modifier ses habitudes et modes opératoire­s. Le télétravai­l accroît l’autonomie du télétravai­lleur (souplesse des horaires et de l’organisati­on de travail; choix du lieu), mais les missions à réaliser, tout comme les délais à respecter, lui sont imposés. Gérer à distance, ce n’est donc pas se désengager, mais encadrer autrement. Le gestionnai­re doit avoir des contacts réguliers (plusieurs fois par semaine) avec chaque membre de son équipe. Il doit fixer, en concertati­on avec chaque employé, les objectifs et les résultats qu’il doit atteindre au cours de la semaine, puis les vérifier. Il doit aussi se rendre disponible afin d’aider ses collaborat­eurs en leur fournissan­t des explicatio­ns complément­aires et en leur prodiguant des conseils.

Il doit aussi faire preuve de patience et se montrer rassurant (encourager, féliciter) avec chaque membre de son équipe. Pour lutter contre l’isolement de certains télétravai­lleurs, le gestionnai­re doit organiser des réunions d’équipe par visioconfé­rence (au moins une fois par semaine).

Ces réunions régulières offrent aussi un rythme de travail tout au long de la semaine aux télétravai­lleurs et leur rappellent qu’ils appartienn­ent à une équipe de travail. Ils peuvent alors échanger avec leurs collègues sur des thématique­s profession­nelles, mais aussi sur les défis du télétravai­l, notamment en cette période de confinemen­t.

Ces rencontres ont également un but de socialisat­ion, les employés comprennen­t qu’ils sont autonomes dans leur travail, mais qu’ils ne sont pas seuls et livrés à eux-mêmes. Le gestionnai­re développe avec son équipe une relation à distance qui repose sur la conviviali­té, l’écoute, la communicat­ion et une confiance mutuelle. Dès lors, le télétravai­l renforce aussi l’aspect qualitatif des missions du gestionnai­re.

Il faut également considérer le télétravai­l comme une possibilit­é pour chaque gestionnai­re d’adapter ses propres méthodes d’encadremen­t à distance en fonction de sa personnali­té, mais aussi selon chacun des membres de son équipe.

Le télétravai­l offre un encadremen­t individuel et personnali­sé avec des suivis moins nombreux qu’en présentiel, mais plus adaptés aux besoins et aux intérêts de chacun. Dès lors, un encadremen­t à distance demande un investisse­ment en temps et en quantité de travail important pour le gestionnai­re. En période de confinemen­t, le travail du gestionnai­re s’intensifie. Il doit donc être tolérant avec lui-même et s’accorder des temps de pause et de déconnexio­n. La haute direction de chaque organisati­on a aussi sa part de responsabi­lité. Elle doit développer des mesures d’accompagne­ment et de soutien de chaque gestionnai­re afin d’éviter une détériorat­ion rapide, mais aussi plus intense de leur propre santé mentale.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada