La COVID-19, un nouveau messie?
La pandémie de la COVID-19 suscite la réflexion, dont bien des questionnements concernant son issue. De plus, elle est une occasion unique pour les gouvernements de se faire valoir dans leur rôle fondamental d’assurer le bien-être de la collectivité et de voir à son bon fonctionnement dans son ensemble; des achats d’équipements et d’importantes interventions économiques ont été faits sans lésiner.
Un capitalisme sauvage se laissant régir par les seules lois du marché avec une intervention minimale de l’État n’aurait certainement pas pu laisser espérer une relance efficace des activités socioéconomiques.
Il ne s’agit pas de faire la promotion de systèmes par lesquels toute liberté individuelle disparaît pour un soi-disant bien-être collectif, mais de toute évidence, c’est plutôt un juste équilibre entre les droits individuels et le bien collectif qui a le plus de chance de réussir.
Ainsi, en dépit des scandales de corruption, de paradis fiscaux et d’évasions fiscales, qui ont un effet plutôt démotivant, c’est désormais avec une fierté de participer au bon fonctionnement de la collectivité que l’on pourra s’acquitter de nos devoirs fiscaux.
Les interventions gouvernementales, largement ratifiées par des scientifiques étaient incontournables. Pourtant, le taux de mortalité dû à la COVID-19, ainsi que les coûts encourus sont bien minimes comparativement à ce que laissent présager les scientifiques face aux problèmes environnementaux. Certains vont jusqu’à soulever la possibilité de l’extinction de l’humanité dans quelques décennies si rien n’est fait.
En fait, rien n’est moins sûr, car faire des prédictions s’avère scientifiquement impossible quand il s’agit de systèmes complexes; tout peut arriver sans avertissement.
Je frémis toujours à la pensée de Stanislav Petrov qui, en 1983, a évité le déclenchement d’une guerre nucléaire en décidant de ne pas riposter à une alerte du système russe de détection d’attaque nucléaire, alerte qui s’est finalement révélée fausse.
Le monde serait bien différent aujourd’hui s’il l’avait fait. Et qui aurait pu prévoir l’arrivée de la COVID-19 à la fin de l’année 2019?
Bref, ce qui attend exactement l’humanité est bien incertain. Il y a néanmoins un fait qui ne peut être nié: une croissance infinie dans un milieu fini comme la biosphère est rigoureusement impossible. Avec la population qui croit de plus en plus vite, l’exploitation croissante des ressources, capitalisme exige, il faut s’attendre à ce qu’un mur se dresse éventuellement. Comme un chien qui s’ébroue, la Terre va se débarrasser de ses poux et rechercher un nouvel équilibre.
Actuellement, il y a des artistes et des scientifiques qui s’entendent pour promouvoir l’importance d’un non-retour à la situation de l’avant COVID et que l’occasion soit plutôt saisie pour amorcer des changements importants dans nos choix de consommation et notre mode de vie.
Je ne sais pas si Madonna et Robert De Niro vont vraiment renoncer à leur confort, mais il revient à chacun d’emboîter le pas avec une vision de partage et de consommation plus modeste.
Somme toute, ce qui a le plus manqué avec le confinement, n’est-ce pas le contact humain plus que les possessions? Est-il différent d’être confiné seul dans un château plutôt que seul dans un appartement?
On a le choix de faire partie de la solution ou de se laisser évacuer avec le problème.
En faisant preuve de beaucoup d’imagination et de solidarité, on a déjà appris à faire bien des choses autrement pendant le confinement. Et si après tout, la COVID agissait comme un nouveau messie montrant le chemin.
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