LES HOMARDIERS PRENNENT LE LARGE
Malgré l’incertitude, les homardiers du nord-est du Nouveau-Brunswick ont débuté leur saison de pêche sur une bonne note.
Vendredi matin, dès 6h, la grande flottille de homardiers de la zone 23, qui comprend le Restigouche, la région Chaleur, la Péninsule acadienne et une partie du comté de Northumberland, a pris le large.
Après une semaine de gros vents dans la Péninsule acadienne, la météo était presque parfaite au moment du grand départ.
À Caraquet, l’accès au quai est restreint pour protéger les pêcheurs, les membres d’équipage et d’autres travailleurs, mais un petit groupe de gens s’est amassé dans un petit parc non loin, situé au bord du boulevard Saint-Pierre Est.
Les pêcheurs des zones 24 et 26a, au large de l’Île-du-Prince-Édouard, ont également pris la mer vendredi matin. Ceux de la zone 26b, près du Cap-Breton, commencent leur saison samedi matin.
La dernière journée de pêche sera le 30 juin.
Les pêcheurs, les membres de l’équipage et les autres travailleurs doivent aussi suivre un nouveau protocole de santé. Même s’il est difficile de respecter la distanciation physique sur les bateaux, on trouve maintenant des masques, des gants et du désinfectant à bord. Des membres de l’équipage démontrant des signes d’une grippe ou d’une fièvre ne pourront embarquer à bord d’un bateau.
PLAN D’AIDE
Outre le beau temps, les pêcheurs avaient une autre raison de garder une meilleure humeur. Jeudi, le gouvernement fédéral a annoncé un plan de soutien financier de 470 millions $ pour les pêcheurs du Canada.
En raison de l’incertitude causée par la pandémie de COVID-19, plusieurs associations, dont l’Union des pêcheurs des Maritimes, mettaient de la pression sur le gouvernement Trudeau pour qu’il présente un plan d’aide.
Parmi les mesures principales figure un programme de subventions salariales de 252 millions $ qui couvrira 75% des pertes allant jusqu’à 10 000$, si les propriétaires et les équipages de pêche peuvent démontrer que la pandémie a entraîné des pertes d’au moins 25%.
Une subvention non remboursable d’une valeur maximale de 10 000$ sera aussi offerte aux pêcheurs autonomes possédant un permis de pêche valide pour leur permettre de couvrir certains coûts qui ne peuvent être reportés. Le montant offert aux pêcheurs dépendra de leur historique de revenus.
Le fédéral promet aussi d’ajouter de nouvelles mesures au programme d’assurance-emploi pour que les pêcheurs et les travailleurs de l’industrie puissent toucher à des prestations en fonction de leur revenu des années précédentes.
L’annonce d’Ottawa été bien accueillie par les pêcheurs. Sans soutien, la majorité des pêcheurs de homard se dirigeait vers une saison déficitaire, a récemment prédit Réjean Comeau, un pêcheur de Val-Comeau, dans la Municipalité régionale de Tracadie et vice-président de l’UPM.
L’inquiétude est notamment provoquée par une instabilité des marchés internationaux. La majorité du homard pêché et transformé au NouveauBrunswick est vendue aux États-Unis. Au cours des dernières années, le homard du Nouveau-Brunswick gagne aussi en popularité en Chine.
Mais, en raison de la pandémie, plusieurs clients traditionnels, dont les restaurants, les croisières et les casinos tournent au ralenti. Plusieurs États américains ont donné le feu vert à la réouverture de plusieurs entreprises, mais la plupart des restaurants fonctionnent à une capacité réduite.
Selon un rapport de Pêches et Océans Canada, en 2018, le Nouveau-Brunswick a exporté aux États-Unis une valeur de 734 millions $ de homard. Une partie de ce homard est importé des États-Unis et transformé dans les usines d’ici. Il est ensuite renvoyé sur le marché américain. ■
«Il n’y aura pas de spectacles cet été, mais ceci est comme un spectacle. C’est toujours beau de les voir partir ensemble», a commenté un homme.