Acadie Nouvelle

Mal du pays

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Comme plusieurs artistes acadiens, la comédienne Isabelle Cyr a dû s’expatrier dans un plus grand centre afin de vivre de son art. Dans son cas, ce centre est l’épicentre de la COVID-19 au pays, Montréal. Chaque été – de la fin mai au début octobre –, elle revient se ressourcer à temps plein, dans le secteur de Cocagne où elle possède une résidence secondaire. Cette année, il semble que ça ne fonctionne­ra pas.

«On comprend les mesures et la gravité de la situation. Mais ça fait mal au coeur de savoir que je ne pourrai pas revenir chez nous. C’est dur, très dur», a confié l’artiste, visiblemen­t émotive face à cette probabilit­é de plus en plus réelle.

Cette dernière ne peut toutefois s’empêcher d’être irritée que sa province la classe dans la même catégorie que les touristes de passage.

«Je ne suis pas une touriste qui vient ici louer un chalet pendant deux semaines. Je suis une Néo-Brunswicko­ise qui possède une résidence, qui paye des taxes sur celle-ci, qui participe à l’économie de sa province et là, on m’empêche d’accéder à ma propriété. Beaucoup de mes compatriot­es artistes de l’Acadie sont dans la même situation que moi. C’est très frustrant», souligne-t-elle.

Elle se dit pourtant prête à se mettre en confinemen­t volontaire durant 14 jours, soit ce que l’on demande aux résidents de la province qui arrivent de l’extérieur. C’est d’ailleurs le compromis qu’elle préconise, la réflexion qu’elle propose au gouverneme­nt. «Je n’ai pas envie de mettre personne à risque en ramenant la COVID-19 chez nous, mais il y a sûrement une solution. Je souhaite vraiment que le gouverneme­nt reconsidèr­e sa position, qu’il fasse preuve d’une certaine souplesse. Car en ce moment, je me sens trahi, comme si on m’avait arraché une partie de moi. Se faire dire qu’on ne peut pas rentrer chez soi, c’est vraiment un très mauvais sentiment», ajoute-t-elle. –JFB

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