Une vocation née des horreurs de la guerre
Né d’une mère ingénieure et d’un père professeur en littérature arabe, Yasser Al Asmi a développé très jeune une grande soif de connaissances. La guerre civile a bouleversé le destin de l’adolescent originaire de Deraa, ville du sud-ouest de la Syrie. Elle a aussi fait naître en lui le désir de faire le bien.
«Lorsque maman était enceinte et qu’elle ne pouvait pas sortir pour recevoir une supervision médicale, j’aurais voulu être médecin pour l’aider», se souvient l’étudiant.
S’il peut aujourd’hui se bâtir un avenir dans un pays en paix, certaines images du passé resteront gravées à jamais dans sa tête. «Je ne pourrai pas oublier cette jeune fille qui été a tuée d’une balle alors qu’elle se tenait sur le balcon du bâtiment à côté de chez moi. Je ne pourrai pas oublier sa maman qui criait le nom du docteur qui ne pouvait pas l’entendre», poursuit-il.
«Je n’oublierai pas la peur que tu ressens quand tu entends le bruit des fusillades, des bombardements. Tu as le sentiment de n’être en sécurité nulle part, même pas dans ta maison. C’est une expérience que je ne souhaite à personne. Je suis devenu une personne plus forte grâce à ça, j’ai appris qu’il ne faut rien tenir pour acquis.» À seulement 20 ans, Yasser Al Asmi aborde désormais avec beaucoup d’optimisme les études en médecine qui l’attendent, bien qu’elles s’annoncent longues et exigeantes.
Il espère que d’autres jeunes Syriens suivront la voie qu’il a ouverte. «Plusieurs m’ont dit que je les inspire, et qu’ils pensent s’inscrire à l’Université de Moncton. Pour moi, ça veut dire beaucoup», lâche-t-il. Yasser est déterminé à faire sienne la profession qu’il respecte profondément.
«La santé, c’est la chose la plus importante. Je veux soulager la souffrance. Je veux aider les gens que j’aime. Et puis il y a une pénurie de docteurs actuellement, alors devenir médecin c’est une bonne façon de dire merci au Canada qui m’a accueilli.»
Le voilà en tout cas bien parti.