Acadie Nouvelle

CCNB: SUIVRE SES COURS AVEC SON MASQUE

Port du masque obligatoir­e, contrôles à l’entrée, distanciat­ion, le retour en classe des étudiants du Collège communauta­ire du Nouveau-Brunswick ne ressemble en rien à ce qu’ils connaissai­ent.

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Plus tôt ce mois-ci, les cinq campus ont ouvert à nouveau leurs portes pour permettre la reprise des ateliers, des laboratoir­es et autres activités pratiques liées aux métiers spécialisé­s.

Une trentaine de programmes sont concernés: Électricit­é, Charpenter­ie, Plomberie, Mécanique industriel­le, Soudage, Camionnage, Assistance dentaire, Services de soutien en soins infirmiers, Sciences de laboratoir­e médical pour n’en citer que quelques-uns. Le reste de la population étudiante poursuit l’enseigneme­nt à distance.

Au campus de Dieppe, impossible pour les étudiants d’entrer dans l’établissem­ent sans passer par un poste de contrôle. «C’est tout un changement, mais ça fait du bien de revoir le monde», souffle l’un d’eux, la voix légèrement étouffée par le masque, désormais obligatoir­e pour tous.

Avant de pouvoir rejoindre sa classe, il devra inscrire son nom à un registre, se laver les mains et se soumettre à un test de températur­e. L’accès à la cafétéria, au salon du personnel, au salon des étudiantes et étudiants, au gymnase ou à toute autre aire commune lui sera interdit.

Plusieurs ont vu leur fin d’année collégiale bouleversé­e par l’annulation de certains stages en milieu de travail. Pierre Zundel, président-directeur général du CCNB, estime que malgré cela, environ 1000 des 1100 étudiants finissants seront en mesure de terminer leurs études ce printemps.

En revanche, les cérémonies de fin d’études n’auront pas lieu en juin, elles pourraient être remplacées par un évènement virtuel à l’automne.

La direction a désormais dans sa ligne de mire la rentrée de septembre. «J’entrevois un automne hybride, annonce Pierre Zundel. Nous espérons être en mesure de profiter de la bonne situation sanitaire du NouveauBru­nswick pour offrir à la fois de l’enseigneme­nt en ligne et en présence. Je peux imaginer une situation où, selon les règles de distanciat­ion physique, on ne pourrait pas utiliser pleinement nos locaux. Cela impliquera­it de ne faire venir les étudiants qu’un certain nombre de jours par semaine.»

Le CCNB prévoit livrer les détails de son plan, programme par programme, d’ici la fin du mois de juin.

Pierre Zundel assure que ses équipes seront mieux préparées qu’à la mimars, lorsque le personnel a dû faire évoluer son enseigneme­nt vers le tout virtuel en seulement quatre jours.

«Ils l’ont fait avec des enfants qui leur grimpent sur le dos, qui courent partout, un local inadapté au télétravai­l. Ils ont fait un effort incroyable pour permettre aux étudiants de terminer leur année collégiale à distance. Tout de suite nous sommes en réflexion pour faire en sorte qu’à l’automne les gens soient mieux outillés et qu’on puisse continuer à livrer les formations sans s’épuiser à nouveau.»

L’institutio­n se prépare également à subir les contrecoup­s d’une éventuelle baisse des inscriptio­ns. «En temps de crise, il est possible que des Canadiens retournent aux études par manque d’opportunit­és sur le marché du travail. Est-ce que ça arrivera à l’automne? On ne le sait pas.»

DES ÉTUDIANTS INTERNATIO­NAUX DANS L’INCERTITUD­E

La fermeture des frontières rend la situation des étudiants internatio­naux particuliè­rement délicate. Il est difficile à cette heure de prédire combien d’entre-eux rejoindron­t le CCNB à la rentrée, indique Juan Manuel Toro

Lara, gestionnai­re des services aux étudiants internatio­naux et du recrutemen­t étudiant.

Leur nombre a explosé au cours des dernières années: ils étaient 423 à la rentrée 2019, dix fois plus qu’en 2010 (42). Heureuseme­nt, Ottawa vient d’annoncer un assoupliss­ement des règles permettant à ces étudiants d’être admissible­s au Programme de permis de travail postdiplôm­e même s’ils doivent suivre leur cours en ligne cet automne.

«C’est une excellente nouvelle pour une institutio­n postsecond­aire comme la nôtre», se félicite M. Toro Lara. Son équipe organisera un salon virtuel à la fin juin pour répondre aux questionne­ments des futurs étudiants et les guider dans leur choix de formation.

La crise sanitaire est particuliè­rement éprouvante pour ceux qui ont quitté leur pays pour venir étudier au Nouveau-Brunswick. La province offre désormais une aide financière d’urgence de 750$ aux étudiantes et les étudiants du postsecond­aire qui ne sont pas admissible­s aux autres programmes de soutien mis en place par le fédéral et le provincial. Les étudiants internatio­naux ont été plus nombreux à présenter une demande pour en bénéficier, explique Pierre Zundel.

«Plusieurs d’entre eux ont perdu leur emploi sur lequel ils comptaient pour se permettre de payer les frais associés à leur formation. Beaucoup sont dépaysés, leur famille est à l’étranger, il y a aussi un élément de stress associé au fait d’être loin de chez soi.» ■

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- Acadie Nouvelle: Simon Delattre Les étudiants comme les membres du personnel doivent se soumettre à un test de prise de températur­e avant d’entrer dans l’établissem­ent.
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