Fermeture des urgences la nuit: impossible d’en savoir davantage sur la prise de décision
Il est toujours impossible d’en savoir plus sur les discussions ayant mené le conseil d’administration du Réseau de santé Vitalité à donner le feu vert à la fermeture de nuit de trois urgences dans des hôpitaux en région rurale francophone en décembre 2019.
Cela nous semble déjà comme une éternité depuis cette réforme de la santé controversée, annoncée au début de l’année, qui a mobilisé en grand nombre des citoyens de la Péninsule acadienne, de la région de Grand-Sault et du comté de Kent.
Rappelons que les réseaux de santé Vitalité et Horizon souhaitaient fermer les urgences de six hôpitaux ruraux durant la nuit afin de redistribuer les ressources et le personnel pour offrir davantage de services le jour. Au sein du réseau Vitalité, les hôpitaux de Caraquet, de Grand-Sault et de Stella-Maris-de-Kent étaient visés par les changements.
Cette affaire a aussi mené au départ de Robert Gauvin, alors vice-premier ministre du Nouveau-Brusnwick, du Parti progressiste-conservateur. Les partis d’opposition menaçaient de faire tomber le gouvernement Higgs.
Éventuellement, le premier ministre Blaine Higgs est revenu sur la décision de son gouvernement. La réforme a été annulée et peu après, la pandémie de la COVID-19 a entièrement changé les priorités des élus à Fredericton.
Durant cette affaire, le réseau Vitalité avait défendu sa décision à maintes reprises et le fait qu’une résolution avait bel et bien été adoptée par le conseil d’administration du Réseau de santé vitalité le 10 décembre 2019, lors d’une séance tenue à huis clos et transmise au ministère de la Santé, deux jours plus tard.
Le tout s’avérant en contradiction directe avec les déclarations de la conseillère démissionnaire, Norma McGraw.
Selon Mme McGraw, un vote n’aurait jamais eu lieu. Un peu plus tard, ces propos ont été corroborés par les conseillers Jean-Marie Nadeau et Sonia Roy.
Qui dit vrai? L’Acadie Nouvelle a tenté de le savoir par le biais d’une demande en vertu de la Loi sur le droit à l’information.
Nous avons notamment demandé une copie de la résolution prise le 10 décembre 2019 et transmise au gouvernement provincial le 12 décembre ainsi qu’une copie du procès-verbal de la réunion du 10 décembre.
Les deux demandes ont été refusées en vertu de l’alinéa 25 (1) b) de la Loi sur le droit à l’information et la protection de la vie privée.
«Le responsable d’un organisme public local peut refuser de communiquer à l’auteur de la demande des renseignements dont la communication risquerait vraisemblablement de révéler: b) le contenu des délibérations qui ont eu lieu au cours d’une réunion des représentants élus de l’organisme public local ou d’une réunion de son organe dirigeant ou d’un des comités de ses représentants élus ou de son organe dirigeant, si le public a été exclu de la réunion», peut-on lire. ■