Transfert de la responsabilité des routes: Tracadie demande l’aide de l’AFMNB
La Municipalité régionale de Tracadie requiert l’aide de l’Association francophone des municipalités du N.-B. afin de trouver un terrain d’entente avec le gouvernement Higgs dans l’épineux dossier du transfert de responsabilités des routes du territoire. Un rapport doit être déposé avant l’adoption du prochain budget de la Ville.
Depuis le regroupement du Grand Tracadie, en 2014, la question de savoir qui s’occupera désormais de près de 250 kilomètres de routes dans les anciens DSL a souvent créé des tensions entre la principale municipalité de la Péninsule acadienne et Fredericton.
Récemment, la MRT a refusé une offre d’un peu moins de 5 millions $ de la part du gouvernement provincial, sous prétexte que c’était «des miettes» et qu’il en faudrait probablement cinq fois plus pour remettre à niveau l’ensemble de ce réseau.
Au début de l’année, la ville voulait que la province la considère au même titre qu’une communauté rurale (qui n’a pas à s’occuper des routes), que Fredericton lui offre une part de péréquation annuelle de 7 à 8 millions $ ou encore de refiler la facture à ses citoyens en vertu d’une pleine taxation foncière. Il avait même été question d’adopter à l’unanimité un arrêté indiquant qu’elle ne s’occupe plus du financement et de la gestion des routes.
Devant l’impasse qui perdure, la MRT est allée cogner à la porte de l’AFMNB. Mais attention, le rôle de l’association regroupant 50 municipalités et près de 300 000 citoyens ne sera pas celui d’un arbitre, avertit son directeur général Frédérick Dion.
«Nous n’avons pas été en mesure d’en venir à une entente sur les modalités du transfert de ces routes. Nous avons essayé toutes sortes de choses sans donner de résultat. L’AFMNB s’est dit disposée à nous aider et nous allons travailler en collaboration avec un comité», a soutenu le maire de la MRT, Denis Losier, en prenant bien soin de préciser que ce n’est pas la tentative de la dernière chance.
Selon M. Dion, ce dossier n’est pas une patate chaude que lui refile la MRT. Il s’agira plutôt d’une belle occasion pour mieux comprendre toutes les implications que soulèvent le transfert de responsabilité des routes.
«On va avoir dans les mains un cas réel, mais ce sera aussi très complexe. Plusieurs éléments seront à considérer, dont l’état et le type de routes ou encore leur valeur. Dans tous les regroupements municipaux à part les communautés rurales, ces modèles comprennent cet item. Nous avons toujours dit que c’était une barrière importante dans la pleine municipalisation de la province», poursuit le DG de l’AFMNB.
Des experts se pencheront sur les détails entourant ce dossier à la MRT, mais il est clair que le mandat ne sera pas de prendre parti dans ce débat.
«Nous ne jouerons pas à l’arbitre. Nous serons un intermédiaire pour en arriver à une solution, parce que c’est un enjeu majeur, pas seulement pour Tracadie, mais dans toutes les tentatives de regroupements municipaux. Car présentement, le message qui passe est qu’on va se faire avoir par la province. Nous étudierons plutôt un cas typique qui servira de modèle à une politique claire qui ne mettra pas les municipalités dans le trouble», précise M. Dion.
Pour le maire de la MRT, l’intervention de l’AFMNB sera salutaire.
«Tant que notre cas ne sera pas réglé, ça ne favorisera pas les regroupements. L’AFMNB possède une expertise, un poids politique et un crédibilité. On veut que ça avance», insiste M. Losier. ■