Acadie Nouvelle

L’industrie de la crevette réclame des mesures d’urgence

- David Caron david.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

L’industrie de la pêche aux crevettes de l’est du Canada unit ses forces afin de réclamer des mesures d’urgence du gouverneme­nt fédéral pour sauver la saison de pêche, qui est mise en péril par la pandémie mondiale de la COVID-19.

Une coalition de trois associatio­ns de pêcheurs provenant du NouveauBru­nswick, du Québec et de TerreNeuve-et-Labrador ainsi que de six communauté­s autochtone­s du Québec demande au fédéral d’adapter son plan d’aide aux pêcheurs, dévoilé il y a quelques semaines, à l’industrie de la crevette.

Les zones de pêche fréquentée­s par les crevettier­s de la Péninsule acadienne, situées au large de Sept-Îles, de l’île Anticosti et de la Côte-Nord, sont officielle­ment ouvertes depuis le 1er avril. Un secteur, situé au large de la Nouvelle-Écosse dans l’Océan Atlantique, est ouvert douze mois par année à la pêche, mais la pandémie mondiale a tout freiné.

La pandémie a notamment ralenti les marchés mondiaux et les transforma­teurs rapportent déjà des grands volumes d’inventaire. La plupart des acheteurs, y compris ceux du Nouveau-Brunswick, ont indiqué qu’ils pourraient ne pas être en mesure d’acheter de crevettes cette année. Au Québec, on offre un prix nettement inférieur à celui de l’an dernier.

Par conséquent, plusieurs semaines plus tard, les crevettier­s, dont ceux de la Péninsule acadienne, ne savent toujours pas à quelle date qu’ils pourront prendre la mer.

Parmi les demandes, figure l’éliminatio­n des coûts de permis de pêche pour la saison 2020. Selon Michel Léger, président de l’Associatio­n des crevettier­s acadiens du golfe, ce montant varie de 15 000$ à 18 000$ par crevettier. Il est calculé selon le quota de chaque pêcheur.

Les membres de la coalition ont déjà fait cette demande auprès du ministère des Pêches et des Océans, mais elle aurait été refusée, dit M. Léger.

«Notre demande a été refusée par le ministère la semaine dernière, mais on revient à la charge, parce qu’on trouve ça important. On va le dire, l’année 2020 est une année de survie pour nous. Avec ce coût fixe en moins, la minute qu’on pourra sortir pêcher, ce sera une chose de moins. On ne demande pas la lune, seulement un allégement.»

Les crevettier­s demandent aussi qu’ils puissent profiter du programme de subvention­s salariales de 75% pour couvrir l’ensemble de la saison de pêche à la crevette. À l’heure actuelle, le programme prend fin le 29 août.

On exige aussi une modificati­on des critères d’accessibil­ité au programme d’assurance emploi pour s’assurer que les travailleu­rs puissent continuer de recevoir un revenu en raison du retard du début de la saison ou en raison d’une saison écourtée.

Finalement, on revendique une augmentati­on du montant maximal offert dans le cadre du programme de soutien aux entreprise­s de 40 000$ à 120 000$ et une augmentati­on de la portion non remboursab­le du prêt.

«Nous sommes contents que le gouverneme­nt canadien ait pris ces mesures, mais 40 000$ pour une entreprise de pêche, ce n’est pas beaucoup.»

«Nous sommes dans une situation sans précédent et les perspectiv­es désastreus­es pour les pêcheurs, les travailleu­rs d’usine et nos communauté­s requièrent qu’on travaille ensemble. Notre survie en dépend», déclare Jean Lanteigne, directeur général de la Fédération régionale acadienne des pêcheurs profession­nels, basé à Shippagan.

Outre les coûts annuels liés aux permis, les pêcheurs ont d’autres frais fixes élevés à payer chaque année. Par exemple, une assurance d’équipage coûte 25 000$ par année.

D’autres mesures spécifique­s aux communauté­s autochtone­s du Québec font aussi partie de la liste de demandes.

Selon Michel Léger, toute cette aide permettrai­t aux crevettier­s de mieux planifier leurs prises de décisions d’affaires.

«La subvention salariale, c’est un bon programme, mais en tant qu’industrie saisonnièr­e, en ce moment, nous n’avons aucun revenu. C’est un risque d’embarquer des employés sur la subvention salariale sans savoir s’il y aura même une pêche. C’est difficile de prendre des décisions lorsqu’on se base sur des ‘‘je pense’’ et des ‘‘peut-être’’. Avec une date de sortie, on pourrait au moins mettre nos gars sur la subvention, parce qu’on sait qu’on va décoller à partir de telle date.» ■

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La pandémie a notamment ralenti les marchés mondiaux de la crevette transforma­teurs rapportent déjà des grands volumes d’inventaire. - Archives et les
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