Acadie Nouvelle

UN BILAN DÉJÀ PRÉOCCUPAN­T

La vague de chaleur des dernières semaines, associée à une faible pluviométr­ie, a créé des conditions extrêmemen­t propices aux feux de forêt. Le bilan du printemps est préoccupan­t.

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Le ministère des Ressources naturelles et du Développem­ent de l’énergie a comptabili­sé 290 feux à travers le territoire depuis le début de l’année, alors que seulement 118 avaient été recensés en 2019.

Environ 1161 hectares de forêt sont déjà partis en fumée depuis janvier. C’est déjà beaucoup plus que la moyenne annuelle de la dernière décennie, qui tourne autour d’une superficie de 200 hectares.

«Le printemps a été très très sec, alors que l’année passée, on avait eu plus d’humidité, plus de pluie», rappelle Roger Collet, agent de prévention des feux de forêt pour le gouverneme­nt provincial.

À la fin mai, les soldats du feu ont notamment dû lutter contre l’un des plus gros incendies de l’histoire récente de la province. Pas moins de 800 hectares de forêt ont brûlé entre Blackville et Rogersvill­e.

Selon M. Collet, on n’avait pas vu de tels ravages depuis au moins 25 ans.

Le sinistre a mobilisé pas moins d’une quarantain­e de pompiers, neuf bulldozers et huit avions bombardier­s d’eau.

La températur­e sèche rend le combat contre les brasiers plus difficile, alors que les flammes peuvent se propager rapidement dans la végétation et les racines des arbres.

Cependant, rien ne permet d’affirmer que les prochains mois seront aussi rudes pour les soldats du feu.

«Généraleme­nt, l’humidité dans l’air augmente au début de l’été et ça nous aide beaucoup. Par contre, si les conditions ne changent pas, le danger continuera d’être très élevé», souligne Roger Collet.

Jeudi matin, aucun feu n’était hors de contrôle dans la province, mais l’indice forêtmétéo était à son niveau le plus élevé sur la majorité du territoire.

À noter que le brûlage est interdit dans toute la province depuis la mi-juin.

L’agent de prévention des incendies implore les citoyens à s’abstenir d’allumer des feux à ciel ouvert. On estime qu’entre 90% et 95% des feux de forêt sont causés par les humains, affirme-t-il.

«Ça peut provenir d’équipement­s de foresterie, de trains ou du monde qui brûle du bois», liste M. Collet.

Les vols de surveillan­ce menés par la province ciblent surtout les régions frappées par les orages.

«Nous espérons souvent que les tempêtes de pluie nous soulageron­t pendant la saison des incendies, mais il arrive parfois que les orages provoquent davantage d’incendies s’ils apportent avec eux la foudre», rappelle Morgan Crowley, candidate au doctorat du Départemen­t des sciences des ressources naturelles de l’Université McGill.

«Nous avons pu le constater lors de l’extrême saison des incendies de 2017 en ColombieBr­itannique, lorsqu’un orage a déclenché environ 200 allumages pendant la nuit. J’espère que nous pourrons bientôt avoir de la pluie pour aider à contenir et à éteindre les incendies avant qu’ils ne s’enflamment à nouveau.»

Rappelons qu’en vertu de la Loi sur les incendies de forêt, si vous allumez un feu sur un terrain boisé, vous devez en assumer la responsabi­lité.

Si votre feu devient incontrôla­ble, vous pourriez être tenu responsabl­e des coûts liés à la lutte contre l’incendie ainsi qu’à la destructio­n des biens d’autrui.

Vous pourriez également faire face à des accusation­s criminelle­s pour infraction aux règlements régissant le brûlage. ■

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- Archives La région de Sainte-Anne-de-Madawaska a été le théâtre, au début du mois, d’un incendie de forêt heureuseme­nt rapidement maîtrisé.
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