La réouverture des cinémas de la province sera lente et progressive
Même si les cinémas peuvent rouvrir vendredi, tous les entrepreneurs ne sont pas au diapason et certains préfèrent attendre le retour des superproductions d’Hollywood avant de se risquer.
Le Cinéma du Centre de Caraquet et le Cinéma Péninsule, à Tracadie, tenteront d’ouvrir leurs portes le 3 juillet si le gouvernement leur donne son accord.
Même son de cloche du côté de tous les cinémas Cineplex de la province, situés à Moncton, à Dieppe, à Fredericton, à SaintJean et à Miramichi: l’ouverture est prévue pour le 3 juillet, selon la porte-parole Sarah Van Lange.
Jacques Roussel, directeur du Cinéma Péninsule et représentant de l’Atlantique de l’Association des cinémas du Canada, estime que le redémarrage ne sera pas facile pour tout le monde. Le produit est roi; sans avoir un blockbuster à l’affiche, la taille des foules risque d’être mitigée.
Éventuellement, les cinéphiles peuvent s’attendre à voir Tenet de Christopher Nolan et le remake de Mulan, de Disney, si Hollywood coopère avec les entrepreneurs.
M. Roussel explique que des représentants de l’industrie du cinéma de la province ont eu une réunion avec des fonctionnaires du ministère de la Santé mardi après-midi afin d’avoir des précisions sur les consignes.
«On doit suivre plus ou moins les mêmes règles que les autres restaurants et commerces. Tant qu’on peut faire de la distanciation, on peut ouvrir», se réjouit-il.
Autre bonne nouvelle pour eux: les «bulles familiales» pourront acheter des billets et leurs membres pourront s’asseoir ensemble, ce qui devrait augmenter la rentabilité de chaque représentation.
Les autorités n’ont pas précisé le nombre de personnes qui peuvent fréquenter un établissement. Mais la distanciation sociale peut être maintenue.
Comme les autres salles de spectacle, les cinémas seront aussi tenus de prendre en note le nom et le numéro de téléphone/courriel de chaque visiteur. Ces informations seront ensuite transmises au gouvernement en cas d’éclosion afin de pouvoir retracer les contacts établis par une personne atteinte de la COVID-19.
Paul Marcel Albert, directeur du Cinéma du Centre de Caraquet, ne s’attend pas à une ruée vers les cinémas le 3 juillet.
«Tout le monde dit que ça ne sera pas facile. Il y a une partie de la population qui est craintive, et il y a une autre partie de la population qui a hâte de voir des films sur grand écran.»
Il explique qu’il n’a pas encore déterminé quels films seront à l’affiche lors de la réouverture. «D’habitude, on choisit lundi ce qu’on présente le vendredi. Pour l’instant, on est en train de fignoler les aménagements spéciaux», explique le directeur.
À Edmundston, au Cinéma V, le propriétaire James Gallant demeure prudent. Selon lui, rien ne presse; les foules ne se présenteront pas au cinéma tant qu’il n’y aura pas un gros film à l’affiche.
Le propriétaire ne cible pas encore une date précise, mais il croit qu’il serait en mesure d’ouvrir ses portes entre le 10 et le 24 juillet si tout se passe bien.
D’ici là, il préfère attendre, puisque chaque représentation peut coûter cher.
«On est en train de prendre des mesures pour que tout soit le plus sécuritaire pour nos employés et nos clients.»
Au début, il y aura probablement une seule représentation par soir pour donner le temps aux employés de désinfecter les salles.
«On veut rouvrir, mais il faut le faire de la bonne manière.»
Dans une salle de 200 sièges, il n’y aura qu’environ de 80 à 100 personnes, d’après lui.
Comme bien d’autres propriétaires, il entend aussi décaler les heures de sortie des films pour éviter une concentration de personnes dans le vestibule.
Au Cinéma North Shore de Campbellton, la réouverture n’est pas encore amorcée. En réponse à un courriel de l’Acadie Nouvelle, on répond que cela prendra encore plusieurs semaines.
Le Cinéma Apollo, à Bathurst, projette déjà des films dans son ciné-parc. Nos demandes d’information sont restées lettre morte. ■