Acadie Nouvelle

QUAND J’AIME UNE FOIS, J’AIME POUR TOUJOURS...

- ROBERT LAGACÉ

Cette semaine, j’ai eu la chance de parler de baseball avec deux véritables légendes de la Péninsule acadienne, soit Jean-Guy Robichaud et Keith Coughlan.

Âgés respective­ment de 81 et 74 ans, Jean-Guy et Keith n’ont peut-être pas une carrosseri­e aussi rutilante que lors de leurs jeunes années, mais la mécanique semble encore bonne.

Ils sont aussi de véritables encyclopéd­ies sportives capables de vous abreuver d’anecdotes savoureuse­s sur chaque immortel du baseball, à commencer par les Babe Ruth, Willie Mays, Ty Cobb, Ted Williams, Hank Aaron, Lou Gehrig, Walter Johnson, Cy Young, Rogers Hornsby, Stan Musial, Honus Wagner, Tris Speaker, Pete Rose, Mickey Mantle, Nolan Ryan, Jackie Robinson et j’en passe.

Bref, ils aiment tellement le baseball qu’encore aujourd’hui ils n’hésitent pas à partager leurs connaissan­ces avec les plus jeunes.

Depuis trois semaines, Jean-Guy offre des ateliers de baseball à une vingtaine de jeunes athlètes de 13 et 14 ans de la Péninsule acadienne. Tout ce beau monde se réunit pendant 90 minutes, les lundis et les mercredis, à compter de 18h30 au terrain de baseball de Caraquet. Il y a deux semaines, les jeunes ont même eu droit à une pratique au bâton de 60 minutes en compagnie de Keith, dont la qualité du bras nous laisse toujours baba encore aujourd’hui.

C’est un ami à moi, Daniel Roussel, qui m’a fait part de cette histoire, émerveillé qu’il était d’avoir vu à l’oeuvre les deux vieux comparses qui semblaient plus heureux que jamais. Il ne m’en fallait pas plus pour les contacter afin de vous raconter tout ça. «Comme il n’y avait pas de baseball mineur nulle part en raison de la pandémie, j’ai pensé appeler les parents de certains jeunes afin de leur proposer de donner des cliniques. J’avais passé l’été dernier avec une bonne partie d’entre eux», m’a révélé Jean-Guy.

«Je ne voulais surtout pas que ces jeunes perdent leur passion pour le baseball. Chaque soir on débute par 30 minutes d’enseigneme­nts techniques, puis je les laisse jouer pendant une heure sans que je ne dise un mot. Pendant qu’ils s’amusent, je les observe et je prends des notes. Je les ai aussi prévenus qu’il n’a pas de stress et qu’ils ne sont pas là pour faire le club. Ils sont le club», m’a expliqué Jean-Guy avec cet humour particulie­r que j’apprécie tellement.

Quand je lui fait remarquer que c’est exceptionn­el de le voir s’occuper des jeunes à son âge, il me répond aussitôt: «J’ai choisi très jeune de faire de l’enseigneme­nt et c’est ce que j’ai toujours fait. J’aime voir la progressio­n des jeunes au fil des entraîneme­nts. Ça me fait me sentir utile. Alors si je suis avec eux sur le terrain de baseball c’est parce que j’aime ça. Le baseball, c’est ma passion. Je ne suis pas un acteur et je ne fais pas semblant».

Jean-Guy Robichaud est l’une des rares personnes que je connais qui parvient, grâce à une citation qui se veut au départ sérieuse, à provoquer une nuée de bananes sourires autour de lui.

En passant, si jamais certains jeunes de la Péninsule acadienne et même de la région Chaleur souhaitaie­nt aller s’amuser avec le groupe, vous n’avez qu’à vous présenter les lundis et les mercredis au terrain de baseball de Caraquet en début de soirée. C’est gratuit en plus.

«Le groupe est surtout composé de jeunes de 13 et 14 ans, mais nous ne dirons pas non à ceux qui ont 12 ans ou encore 15 ans. Le but c’est de s’amuser. Et si jamais il pleut le lundi, c’est remis au lendemain. Et c’est la même chose pour les ateliers du mercredi qui sont remises à jeudi en cas de pluie. Et si jamais le parc Raoul Losier de Tracadie peut finir par ouvrir, c’est très possible que nous ajoutions une autre clinique le week-end», m’a fait savoir le célèbre octogénair­e.

Concernant la visite de son ami Keith, Jean-Guy me dit que l’idée lui est venue pendant une conversati­on téléphoniq­ue la journée même.

«On discutait et j’ai fait savoir à Keith que j’avais un entraîneme­nt avec les jeunes en début de soirée. C’était un lundi. Keith m’a dit qu’il allait être là pour venir s’amuser avec nous. Il est venu lancer pendant plus d’une heure. Il a encore un excellent bon bras. Je savais que ça lui ferait plaisir», souligne-t-il.

L’ami Keith m’a justement confirmé à quel point il avait apprécié sa soirée. «Quand Jean-Guy m’a appelé, j’étais au chalet dans la Péninsule et je n’avais rien à faire. J’étais tellement content qu’il m’invite. Récemment, j’avais fait le tour des terrains de baseball de Dieppe et de Moncton et il n’y a rien qui grouillait. Ça me manquait», m’a confié celui qui habite depuis quelques années à Dieppe. «Moi, juste de me retrouver sur un terrain de baseball avec des jeunes, c’est le bonheur», me lance-t-il.

«Jusqu’à il y a deux ans, je lançais les pratiques au bâton des Fisher Cats de Moncton au baseball senior et j’ai pris part à un tournoi internatio­nal avec un groupe de vieux joueurs comme moi. Je ne joue plus maintenant, mais il m’arrive encore souvent de sortir mon gant et ma balle pour aller faire quelques lancers avec mes fils», m’annonce-t-il.

À l’écouter, il ne faudrait surtout pas se surprendre s’il décide d’aller s’amuser au moins une autre fois avec le jeune groupe de son pote Jean-Guy dans les prochaines semaines.

«Honnêtemen­t, que je m’amuse encore aujourd’hui avec le baseball, je ne vois pas ça comme un exploit. Je vois plus ça comme une passion qui dure. D’ailleurs, je n’ai jamais compris qu’une personne qui disait aimer un sport puisse arrêter soudaineme­nt de l’aimer. Je trouve ça triste de ne pas voir davantage de personnes qui faisaient du sport élite dans les années 1970 et 1980 venir voir des matchs de baseball ou de hockey. Moi, je suis pas mal tout le temps là», m’a souligné Keith en terminant.

Vous savez quoi, je n’avais pas aussitôt raccroché avec Keith que je me suis mis à chantonner le refrain de cette belle chanson de Richard Desjardins: Quand j’aime une fois, j’aime pour toujours...

LE GRAND SECRET DE MICHAËL POIRIER

L’autre jour, en discutant avec le défenseur Michaël Poirier, alors que je l’interrogea­is sur ses débuts profession­nels qui auront lieu cet automne avec les Stars de Dundee dans le Championna­t de hockey sur glace du Royaume-Uni, le Dieppois m’a confié un truc que peu de gens sont au courant à son sujet.

Michaël m’a révélé pourquoi il porte le numéro 25 depuis maintenant huit ans.

«À ma deuxième saison avec les Flyers de Moncton dans le midget AAA, on m’a donné le droit de choisir un nouveau numéro et j’avais le choix entre le 17, le 18 et le 25. J’ai finalement choisi le 25 parce que c’est le numéro de la maison familiale à Moncton. J’ai ensuite gardé ce numéro pendant tout le temps que j’ai été avec les Commandos de Dieppe et aussi lors de mes quatre saisons avec les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa. C’est encore ce numéro que je vais avoir à Dundee», m’a-t-il révélé.

Et voilà, vous connaissez maintenant le grand secret de Michaël Poirier.

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– Archives Jean-Guy Robichaud
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