Acadie Nouvelle

LA PIQÛRE DU JARDINAGE

Dans le cadre d’une nouvelle initiative menée par le Centre des Jeunes de Bathurst et le programme d’aventures 4 Directions, les premiers participan­ts ont mis les mains dans la terre, mercredi matin.

- Allison Roy allison.roy@acadienouv­elle.com

On n’oublie jamais le goût de nos premières récoltes, selon Sylvain Boudreau.

«C’est là que la piqûre s’attrape... au moment où l’on déguste pour la première fois ce qu’on a produit soi-même et qu’on ressent le sentiment de fierté qui suit.»

L’agriculteu­r, propriétai­re des Jardins du Voisin, estime que le plus tôt on prend goût à la fraîcheur du jardin, le plus probable qu’on voudra produire ses propres fruits et légumes dans le futur.

L’importance d’initier les jeunes à l’agricultur­e dès leur enfance serait encore plus importante ces temps-ci, alors que la sécurité alimentair­e est un enjeu de plus en plus présent.

«On a même eu peur d’en manquer à un moment donné (...), on s’est donc dit qu’on devrait organiser une activité où les jeunes pourraient apprendre à jardiner, tout en en bougeant et sortant en nature.»

Mercredi matin, vers 8h, un petit groupe âgé de 10 à 17 ans s’était donné rendez-vous au Centre des Jeunes avant de prendre la route vers les Jardins du Voisin.

Une fois sur place, un grand jardin réservé spécialeme­nt pour eux les attendait.

Danielle Branch, 11 ans, s’est dite impatiente de jardiner pour la première fois.

«J’ai voulu participer aujourd’hui parce que je pense que ce sera une belle expérience», a-t-elle articulé.

Après une petite visite guidée de la porcherie, des serres et des différents jardins, la fillette et ses co-aventurier­s ont pu planter leurs premiers plants.

«Je pense que cette expérience démontrera aussi aux jeunes d’où provient la bouffe», a poursuivi M. Vienneau. «Ça ne vient pas tout emballé dans du styromouss­e ou du plastique, tu sais?»

Jessica Duivenvoor­den, une travailleu­se communauta­ire au Centre des Jeunes, ajoute que l’initiative pourrait aussi avoir des bienfaits thérapeuti­ques sur ses clients qui choisiront de participer.

«Plusieurs des parents avec lesquels j’ai discuté dernièreme­nt me disent que leur routine est chamboulée depuis l’arrivée de la COVID-19. Leurs enfants sont constammen­t à l’intérieur, jouant aux jeux vidéos, leur horaire de sommeil est irrégulier. Et bien, ceci est une bonne occasion de se lever tôt (...) et de retourner en public.»

Les sessions de jardinage auront lieu tous les lundis et mercredis, de 9h à 13h, et ce, jusqu’en septembre.

En partenaria­t avec la réserve naturelle Daly Point, les fermes de polycultur­e Little River et la société minière Trevali, les organisate­urs espèrent surtout de semer chez les participan­ts un nouvel amour pour la terre.

«Il y a seulement 11% des terres agricoles qui sont utilisées au Nouveau-Brunswick(...)

«Depuis la pandémie, nous avons fait des réalisatio­ns importante­s, dont le fait que 90% à 95% de notre nourriture provient de l’extérieur du pays», a rappelé René Vienneau, l’organisate­ur du projet.

Nous sommes loin d’être autosuffis­ants et il ne faut pas oublier que ce n’est pas moi ou toi qui allons changer cela. Ce sont les enfants; ceux de 7 et 8 ans qui aiment avoir leurs mains dans la terre et qui vont choisir d’en faire une carrière un jour», a conclu M. Vienneau.

Le propriétai­re des Jardins du Voisin est du même avis.

«Je pense que c’est important d’éduquer les jeunes sur la production alimentair­e locale. Ce n’est pas tout le monde qui veut devenir avocat ou docteur. Selon moi, c’est un domaine qui a de l’avenir et je suis très ouvert à transmettr­e ce que je sais à des jeunes comme ça.» ■

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 ?? - Gracieuset­é ?? René Vienneau et Zoé à l’oeuvre lors de la première journée de jardinage de la saison, mercredi.
- Gracieuset­é René Vienneau et Zoé à l’oeuvre lors de la première journée de jardinage de la saison, mercredi.
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