Acadie Nouvelle

Un grand Acadien s’éteint à l’âge de 90 ans: Jean C. Chiasson

- Réal Fradette real.fradette@acadienouv­elle.com

La Ville de Shippagan, la Péninsule acadienne et toute l’Acadie ont perdu un grand bâtisseur, dimanche, avec le décès de Jean C. Chiasson. L’ancien maire de la ville portuaire et universita­ire pendant 12 ans s’est éteint à l’âge de 90 ans des suites d’une longue maladie au CHU Dr Georges-L.-Dumont de Moncton.

Celui qui a notamment dirigé les destinées de la municipali­té de 1971 à 1983 est associé à tout ce qui a été réalisé de majeur dans l’histoire moderne de Shippagan. Cet homme d’affaires dévoué et politicien accompli a donné sans compter à sa communauté immédiate et périphériq­ue pendant près de 70 ans.

«Il est de la gamme des grands», a réagi le député indépendan­t de LamèqueShi­ppagan-Miscou, Robert Gauvin, dont le père, Jean, a été très proche du défunt en amitié et en politique.

M. Gauvin avait travaillé à la campagne de M. Chiasson dans sa tentative de se faire élire à l’Assemblée législativ­e en 1974.

«Il a été un homme d’action qui n’avait pas peur d’avancer. Il était un fier francophon­e et avait la ville de Shippagan tatouée sur le coeur. Il a été au coeur de toute une génération d’hommes et de femmes qui travaillai­ent au développem­ent de la ville. C’est une perte énorme pour tous ceux et celles qui l’ont côtoyé et nous lui vouons tous un immense respect. Il mérite tous les hommages. On a été très chanceux de l’avoir. Il a été un bon homme dans un bon temps.»

Qualifié de visionnair­e et de grand travailleu­r, M. Chiasson a été le premier président de la Commission scolaire régionale Shippagan-les-Îles en 1967. C’est sous son mandat que la polyvalent­e Marie-Esther voit le jour. Il a été président fondateur de la Commission d’expansion économique de la Péninsule acadienne, président fondateur de l’aéroport de Pokemouche, président du Club Richelieu de Shippagan, membre fondateur et président des Résidences Mgr Chiasson, président du Conseil aviseur du campus de Shippagan de l’U de M et contribute­ur du Fonds de bourses D.C. Mallet, instigateu­r et responsabl­e du jumelage à la ville de Loudun en France, secrétaire de la Chambre de commerce de Shippagan, membre du conseil d’administra­tion du Festival des pêches et de l’aquacultur­e ainsi que du Comité de surveillan­ce de la Caisse populaire de Shippagan.

Au niveau provincial, il a occupé la présidence de l’Associatio­n des villes du N.-B. et du Conseil économique du N.-B., sans oublier son rôle de gouverneur de l’Université de Moncton, campus de Shippagan, pour qui il s’est battu afin de le garder ouvert dans les années 1970, et membre de la Commission d’énergie électrique du N.-B. qui allait plus tard devenir Énergie NB.

Il a de plus joué un rôle essentiel dans la constructi­on de l’actuel édifice municipal, du Centre Rhéal-Cormier et de l’Aquarium et Centre marin du Nouveau-Brunswick.

Il a été récipienda­ire du prix Louis-J.Robichaud en 2005 de la part de l’Associatio­n francophon­e des municipali­tés du N.-B. L’homme a aussi été reçu en tant que membre de l’ordre du Canada en 2008 et a obtenu la Médaille du jubilé de diamant de la reine en 2012.

La mairesse de Shippagan, Anita Savoie Robichaud, a déjà indiqué que la ville honorera la mémoire de ce «très grand maire».

«Il a toujours été reconnu comme un bâtisseur et un grand Acadien, et pas seulement pour Shippagan. Il était en affaires avec mon père, tout le monde le connaissai­t. Il en a fait beaucoup avec Raymond Chiasson et Raymond Haché. Son engagement était impression­nant. Fallait se lever de bonne heure pour l’accoter. Il connaissai­t tous les rouages de la politique et la Ville de Shippagan lui doit beaucoup. Il a été un très grand maire», a-t-elle commenté.

L’ancien maire Jonathan Roch Noël a encore une photo chez lui de son père, charpentie­r au chantier de la centrale nucléaire de Point Lepreau, devant un réacteur avec M. Chiasson, alors à la la Commission d’énergie électrique du N.-B., et le premier ministre Richard Hatfield.

«Je l’aimais beaucoup, a-t-il signifié. La dernière fois que je l’ai vu, c’était au centre commercial à Moncton, peu de temps après que j’avais quitté la mairie en 2012. On avait marché un bon bout ensemble. Nous avons grandi dans le même quartier que lui. Il a travaillé très fort pour sa municipali­té et il a aidé à bâtir plusieurs belles choses chez nous. On s’appelait parfois et on jasait. Il disait qu’il appréciait mon travail. Moi, j’appréciais sa présence, car il était un peu philosophe aussi. Il me racontait comment il réussissai­t à aller chercher de l’argent pour ses projets. Ça m’impression­nait beaucoup. C’était un petit homme de taille, mais un grand homme de coeur.»

M. Chiasson laisse dans le deuil son épouse Aline, trois enfants, quatre petitsenfa­nts et deux arrières-petits-enfants. En raison de la pandémie de la COVID-19, la famille annonce que les funéraille­s seront célébrées à une date ultérieure. ■

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Jean C. Chiasson - Gracieuset­é

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