Acadie Nouvelle

Les crevettes sont au rendez-vous

Malgré un début de saison tardif, les premières sorties des crevettier­s du Nouveau-Brunswick laissent espérer que le reste de la saison pourrait se dérouler assez positiveme­nt.

- David Caron david.caron@acadienouv­elle.com @dacadie87

Les zones de pêche fréquentée­s par les crevettier­s de la Péninsule acadienne – Sept-Îles, Esquiman et Anticosti – toutes au large du Québec, sont officielle­ment ouvertes depuis le 1er avril, mais les pêcheurs ont seulement pu prendre la mer à la mi-juin en raison de la pandémie mondiale de la COVID-19.

«Les prises sont bonnes et la qualité de la crevette est meilleure que l’an dernier – elles sont plus grosses. C’est positif. À présent, le produit est beau et la quantité est là dans les trois zones. Les bateaux sont en mesure de prendre des quantités intéressan­tes», dit Michel Légère, président de l’Associatio­n des crevettier­s acadiens du golfe.

Selon M. Légère, il est encore prématuré de dire que ce début positif permettra aux pêcheurs de couvrir les pertes occasionné­es par le report de l’ouverture de la pêche.

«Il est trop tôt pour le dire, mais une chose qu’il faut savoir, le prix payé a beaucoup diminué par rapport à l’an dernier. On parle d’une baisse significat­ive (de 25 à 40 cents la livre). Ça va faire extrêmemen­t mal.»

Les crevettier­s acadiens et les transforma­teurs du Nouveau-Brunswick se sont entendus sur un prix au débarqueme­nt vers la mi-juin. L’entente est semblable à celle négociée entre les pêcheurs et les transforma­teurs de la région de Gaspé.

Le prix pour la grosse crevette avait été établi à 1,65$ la livre, celui de la crevette de taille moyenne à 1,35$ la livre et 0,84$ la livre pour la petite crevette.

À partir du 1er juillet, les prix sont de 1,20$ la livre pour la grosse crevette, 1$ la livre pour la crevette moyenne et 0,78$ pour la petite crevette.

Pour éviter une concentrat­ion de bateaux au large en même temps, les crevettier­s prennent la mer à tour de rôle.

Le total autorisé de capture varie selon la zone de pêche, soit 5123 tonnes dans Sept-Îles, 6311 tonnes dans Anticosti et 5959 tonnes dans Esquiman.

En général, les stocks de crevettes nordiques sont en déclin dans le golfe du Saint-Laurent depuis une dizaine d’années. Au départ, on attribuait cette baisse au réchauffem­ent des eaux du golfe du Saint-Laurent, mais au cours des dernières années, on observe aussi une augmentati­on du nombre de sébastes, un prédateur de la crevette.

Cet été, du moins jusqu’à maintenant, la présence du sébaste ne s’est pas encore avérée un problème majeur.

«Il y a des endroits où il est présent, pour nous, ce sont des lieux à éviter. Les sébastes ont grossi. Il faut faire attention, mais en général, ce n’est pas trop un problème jusqu’à maintenant.»

Pêche et Océans Canada permet encore une pêche expériment­ale du sébaste cette année.

Son objectif est de lever le moratoire qui interdit la pêche commercial­e du sébaste depuis de nombreuses années.

Michel Légère se croise les doigts pour que le reste de la saison, qui ferme officielle­ment le 31 décembre, se déroule bien. Cela est possible, croit-il, à condition que les usines continuent d’acheter le produit.

«Je pense que si les usines continuent d’acheter, on a une bonne possibilit­é de capturer une bonne partie de notre contingent.» ■

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