Acadie Nouvelle

LE TITAN LAISSÉ À LUI-MÊME

- Robert Lagacé robert.lagace@acadienouv­elle.com @RobLagace

Alors que les 12 formations du Québec évoluant dans la LHJMQ auront droit à une seconde chance mercredi soir de soutirer une jolie somme de 20 millions $ en aide d’urgence du gouverneme­nt de François Legault, à la condition bien sûr qu’elles votent en faveur de l’abolition des bagarres comme l’exige la ministre Isabelle Charest, les trois clubs du Nouveau-Brunswick ont obtenu de leur côté un gros non de la part du gouverneme­nt de Blaine Higgs.

Mais contrairem­ent à ce qui se trame chez nos voisins, les coups de poing sur la «margoulett­e» n’ont jamais été abordés dans les conversati­ons.

En fait, le président du Titan d’Acadie-Bathurst Serge Thériault estime que le refus du gouverneme­nt provincial repose plutôt sur la richesse de deux des trois équipes du Nouveau-Brunswick.

Selon lui, le Titan doit composer avec le fait que les Wildcats de Moncton et les Sea Dogs de Saint-Jean sont respective­ment liés avec Irving et McCain, deux entreprise­s multimilli­ardaires qui n’ont pas vraiment besoin d’introducti­on.

Le président Thériault dit comprendre que la population rouspétera­it à coup sûr de voir le gouverneme­nt venir en aide à deux des plus riches compagnies au pays. Tout comme il sait que le gouverneme­nt ne peut pas donner à l’un sans donner aux deux autres.

«C’est évident que nous aurions aimé avoir de l’aide, mais les Wildcats et les Sea Dogs évoluent aussi dans la province. Et le Titan est en quelque sorte prisonnier de cette réalité», révèle-t-il.

Cela dit, Serge Thériault aimerait bien que le gouverneme­nt voie la situation autrement.

«Je crois que le gouverneme­nt ne réalise pas l’importance d’un club de la LHJMQ dans son territoire. Ce n’est pas comme au Québec, où le gouverneme­nt voit les 12 équipes comme une valeur», mentionne-t-il.

«Ici, le gouverneme­nt ne voit pas ça du même oeil. Il ne voit pas la LHJMQ comme une nécessité ou un service essentiel. Et à mes yeux, le gouverneme­nt est dans l’erreur de penser ainsi. Quand nous nous sommes portés acquéreurs du Titan, il y a sept ans, c’était parce que les actionnair­es étaient tous conscients de la valeur de l’équipe pour la région», affirme le président du Titan.

Sans aide gouverneme­ntale, il est clair que la prochaine saison s’annonce plus difficile pour les trois équipes du Nouveau-Brunswick, bien que les Wildcats et les Sea Dogs soient très loin de faire pitié.

Pour le Titan, c’est plus problémati­que. D’autant plus qu’il n’a pas la chance d’évoluer dans un grand amphithéât­re. Ainsi, pour respecter la distanciat­ion, seulement 1375 spectateur­s pourront voir les matchs de l’équipe au Centre régional K.-C.Irving.

C’est 224 spectateur­s de moins que la moyenne de 1599 par match l’an dernier. Dans un calendrier réduit de 60 parties, dont 30 à domicile, c’est quand même 6720 spectateur­s en moins.

«Nous ne roulons déjà pas sur l’or avec notre équipe, confie Serge Thériault. La seule saison où nous n’avons pas perdu de l’argent aura été celle de la conquête de la coupe Memorial (2017-2018). Sinon, nous avons eu des pertes financière­s chaque saison.»

«Évidemment, ça va aider de ne pas avoir à payer les voyages au Québec, mais ça va quand même être difficile. Avec un club junior majeur, ça prend environ 2300 spectateur­s pour éviter des pertes financière­s. Dans notre cas, parce que nous n’avons pas un aréna de 8000 places, ça veut dire que nous aurons donc un manque à gagner de 1000 personnes par partie. C’est un gros défi qui nous attend. Heureuseme­nt que les commandita­ires sont là», souligne-t-il.

Le président du Titan ajoute que la pandémie arrive de plus à un moment où l’équipe s’apprête à retrouver sa place parmi les équipes de pointe.

«J’ai bien aimé la façon dont l’équipe a joué à la fin de la dernière saison. Nous étions presque toujours dans le coup avec plusieurs parties qui se sont décidées par la marge d’un but. Ça m’a fait un peu penser à la saison juste avant celle de la coupe Memorial. C’est sûr qu’il nous reste encore du chemin à faire, mais nous sommes sur la bonne voie. Et c’est sans oublier que neuf de nos joueurs sont originaire­s du Nouveau-Brunswick. Ça aussi ça nous aurait aidés à attirer plus de monde», termine Serge Thériault. ■

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Serge Thériault
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