Grande-Anse menace de couper les liens avec UNI
Le Village de Grande-Anse veut faire en sorte que les bottines suivent les babines. La municipalité menace de mettre fin à une longue relation avec UNI Coopération financière si l’institution n’annule pas la fermeture du point de service local. Une rencontre avec des représentants d’une banque est prévue la semaine prochaine.
Des résolutions ont été prises en août par les municipalités de Grande-Anse et de Saint-Léolin leur permettant de solliciter les services d’une autre institution financière advenant la fermeture permanente de la succursale d’UNI, à Grande-Anse. Les deux communautés réalisent leurs affaires avec UNI Coopération financière et les caisses populaires acadiennes depuis de nombreuses années.
«On maintient notre position. On rencontre une première institution financière la semaine prochaine pour voir ce qu’ils peuvent nous offrir. S’il faut qu’on voyage 50 kilomètres aller-retour pour faire nos affaires, on veut choisir l’institution avec laquelle on fait affaire», dit Gilles Thériault, maire de Grande-Anse.
Selon M. Thériault, la municipalité compte des placements d’une valeur de 600 000$ chez UNI et son budget annuel s’élève à environ 1,4 million $.
Au début juillet, UNI a annoncé la fermeture permanente de trois succursales dans le nord de la province, soit celles de BasCaraquet, de Grande-Anse et de SaintJacques (Edmundston). Celle de Saint-Basile sera transformée en centre d’appels du Centre contact client d’UNI.
Depuis quelques années, la coopérative financière met davantage l’accent sur les services bancaires en ligne. Selon UNI, les transactions au comptoir des points de services touchés représentaient moins de 5% de l’ensemble des transactions réalisées au comptoir.
Alors que cette décision a soulevé peu de réactions publiques dans le Nord-Ouest, la pilule est plus difficile à avaler dans la Péninsule acadienne. Des résidents des régions de Grande-Anse et de Bas-Caraquet demandent des comptes à UNI.
Une pétition ayant recueilli près de 1100 noms dans la région de Grande-Anse a été remise à l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, un organisme fédéral ayant pour mandat de veiller à ce que les institutions financières sous réglementation fédérale respectent les mesures de protection des consommateurs. On demande la tenue d’une rencontre publique avec UNI pour parler de l’avenir du point de service.
On rappelle notamment que plusieurs personnes âgées ne sont pas du tout à l’aise avec les services numériques. Certains ne sont pas en mesure de se déplacer à Caraquet ou à Paquetville pour recevoir des services en personne.
De son côté, UNI a proposé, entre autres, de donner des présentations sur le service UNIAssisT, qui permet de réaliser plusieurs transactions par téléphone et d’offrir un service de déplacement vers un point de service avoisinant. Il suggère aussi de créer un comité de liaison communautaire à Grande-Anse pour «explorer des projets contribuant à la vitalité et la prospérité de Grande-Anse».
«Notre position est claire. On tient à notre caisse. La municipalité comme telle ne participera pas au comité. Nous ne sommes pas intéressés non plus à obtenir le bâtiment. Si UNI ferme notre caisse, on préfère que ce soit vendu à un entrepreneur. Peu importe ce que le comité de liaison décidera, je ne pense pas qu’on trouverait un projet aussi favorable en ce moment qu’une institution financière.»
L’Acadie Nouvelle a contacté l’Agence de la consommation en matière financière du Canada pour plus de renseignements, mais aucune réponse n’a été fournie avant notre heure de tombée.
BAS-CARAQUET
Un comité de sauvegarde mis sur pied à Bas-Caraquet espère aussi obtenir des nouvelles positives sous peu. Une pétition ayant recueilli plus de 600 noms a été remise à UNI, indique Sylvie Chiasson, présidente du comité de sauvegarde.
«Nous avons présenté un projet porteur qui pourrait donner une seconde vie à notre caisse.
Cette proposition, en collaboration avec la municipalité, inclut, entre autres, un guichet avec dépôt et un bureau mobile pour les membres. On espère avoir un suivi bientôt concernant ce projet. Avec 600 signatures, en plus de lettres d’appui des commerces et des plaintes des membres, ça doit vouloir dire quelque chose.» ■