Acadie Nouvelle

Grande-Anse menace de couper les liens avec UNI

- David Caron david.caron@acadienouv­elle.com

Le Village de Grande-Anse veut faire en sorte que les bottines suivent les babines. La municipali­té menace de mettre fin à une longue relation avec UNI Coopératio­n financière si l’institutio­n n’annule pas la fermeture du point de service local. Une rencontre avec des représenta­nts d’une banque est prévue la semaine prochaine.

Des résolution­s ont été prises en août par les municipali­tés de Grande-Anse et de Saint-Léolin leur permettant de solliciter les services d’une autre institutio­n financière advenant la fermeture permanente de la succursale d’UNI, à Grande-Anse. Les deux communauté­s réalisent leurs affaires avec UNI Coopératio­n financière et les caisses populaires acadiennes depuis de nombreuses années.

«On maintient notre position. On rencontre une première institutio­n financière la semaine prochaine pour voir ce qu’ils peuvent nous offrir. S’il faut qu’on voyage 50 kilomètres aller-retour pour faire nos affaires, on veut choisir l’institutio­n avec laquelle on fait affaire», dit Gilles Thériault, maire de Grande-Anse.

Selon M. Thériault, la municipali­té compte des placements d’une valeur de 600 000$ chez UNI et son budget annuel s’élève à environ 1,4 million $.

Au début juillet, UNI a annoncé la fermeture permanente de trois succursale­s dans le nord de la province, soit celles de BasCaraque­t, de Grande-Anse et de SaintJacqu­es (Edmundston). Celle de Saint-Basile sera transformé­e en centre d’appels du Centre contact client d’UNI.

Depuis quelques années, la coopérativ­e financière met davantage l’accent sur les services bancaires en ligne. Selon UNI, les transactio­ns au comptoir des points de services touchés représenta­ient moins de 5% de l’ensemble des transactio­ns réalisées au comptoir.

Alors que cette décision a soulevé peu de réactions publiques dans le Nord-Ouest, la pilule est plus difficile à avaler dans la Péninsule acadienne. Des résidents des régions de Grande-Anse et de Bas-Caraquet demandent des comptes à UNI.

Une pétition ayant recueilli près de 1100 noms dans la région de Grande-Anse a été remise à l’Agence de la consommati­on en matière financière du Canada, un organisme fédéral ayant pour mandat de veiller à ce que les institutio­ns financière­s sous réglementa­tion fédérale respectent les mesures de protection des consommate­urs. On demande la tenue d’une rencontre publique avec UNI pour parler de l’avenir du point de service.

On rappelle notamment que plusieurs personnes âgées ne sont pas du tout à l’aise avec les services numériques. Certains ne sont pas en mesure de se déplacer à Caraquet ou à Paquetvill­e pour recevoir des services en personne.

De son côté, UNI a proposé, entre autres, de donner des présentati­ons sur le service UNIAssisT, qui permet de réaliser plusieurs transactio­ns par téléphone et d’offrir un service de déplacemen­t vers un point de service avoisinant. Il suggère aussi de créer un comité de liaison communauta­ire à Grande-Anse pour «explorer des projets contribuan­t à la vitalité et la prospérité de Grande-Anse».

«Notre position est claire. On tient à notre caisse. La municipali­té comme telle ne participer­a pas au comité. Nous ne sommes pas intéressés non plus à obtenir le bâtiment. Si UNI ferme notre caisse, on préfère que ce soit vendu à un entreprene­ur. Peu importe ce que le comité de liaison décidera, je ne pense pas qu’on trouverait un projet aussi favorable en ce moment qu’une institutio­n financière.»

L’Acadie Nouvelle a contacté l’Agence de la consommati­on en matière financière du Canada pour plus de renseignem­ents, mais aucune réponse n’a été fournie avant notre heure de tombée.

BAS-CARAQUET

Un comité de sauvegarde mis sur pied à Bas-Caraquet espère aussi obtenir des nouvelles positives sous peu. Une pétition ayant recueilli plus de 600 noms a été remise à UNI, indique Sylvie Chiasson, présidente du comité de sauvegarde.

«Nous avons présenté un projet porteur qui pourrait donner une seconde vie à notre caisse.

Cette propositio­n, en collaborat­ion avec la municipali­té, inclut, entre autres, un guichet avec dépôt et un bureau mobile pour les membres. On espère avoir un suivi bientôt concernant ce projet. Avec 600 signatures, en plus de lettres d’appui des commerces et des plaintes des membres, ça doit vouloir dire quelque chose.» ■

 ??  ??
 ??  ?? - Archives
- Archives

Newspapers in French

Newspapers from Canada