Acadie Nouvelle

Revue historique Nicolas-Denys: un demi-siècle d’existence et de recherches

- Réal Fradette real.fradette@acadienouv­elle.com

L’histoire acadienne est une source intarissab­le de sujets. Que ce soit ces familles qui ont traversé les époques avec souvent trois fois rien ou encore ces événements qui ont marqué les communauté­s, c’est de la matière première incroyable pour alimenter une revue à succès.

Une revue qui célèbre, cette année, ses 50 ans d’existence. Un demi-siècle d’une belle histoire d’Histoire.

La revue historique Nicolas-Denys, c’est 145 numéros et plus de 15 000 pages d’informatio­n sur la vie de nos aïeux acadiens. Mais c’est aussi un travail colossal de recherche et de vérificati­on à travers des témoignage­s, des histoires vécues, des faits historique­s et des biographie­s.

Son créateur, l’historien Fidèle Thériault, a conservé précieusem­ent, chez lui à Caraquet, de rares copies des deux premiers numéros. Il a lui-même dessiné le canon en page couverture, selon cette arme qui aurait appartenu à la famille des Robin.

«Ç’a été un des premiers projets quand on a fondé la Société historique Nicolas-Denys en 1969, se souvient-il. J’avais 26 ans à l’époque. On cherchait un moyen de communique­r avec nos membres. Est-ce que je pensais à cette époque que la revue allait durer 50 ans? Pas du tout! On voulait au moins essayer quelque chose. Je suis émerveillé de constater qu’elle a maintenant 50 ans!»

La liste des contribute­urs à cet exercice de mémoire est longue comme le bras. On n’a qu’à penser à Mgr Donat Robichaud, Éloi DeGrâce, Jacinthe Lessard, Rosemonde Cormier, Sr Corinne LaPlante, Marcel Garvie, Ghislaine Couturier, Philippe Basque et Lucie Mallet. Sans oublier ceux et celles qui ont fourni sporadique­ment le fruit de leurs recherches sur l’Acadie d’hier.

Quelques revues spéciales ont aussi alimenté cette belle et grande histoire, comme celle du centenaire du couvent de Caraquet (1973), des mémoires du politicien Hédard Robichaud (deux numéros en 1991), de l’éducation au Nord-Est (1993), de la correspond­ance d’une déportée acadienne (1997), du nouveau regard sur la Déportatio­n (2005) ou de l’inventaire des monuments et lieux de mémoires (2010).

Tout cela bonifié par plus de 300 biographie­s à travers 18 cahiers spéciaux.

«Toute cette quantité d’informatio­n prendrait plusieurs pieds linéaires si on la mettait bout à bout. C’est vraiment impression­nant. Je crois que la revue a fourni une bonne contributi­on à notre patrimoine et à notre histoire. L’Histoire offre toujours quelque chose à découvrir pour éclaircir nos connaissan­ces. Elle n’arrête jamais. Pour cela, j’en retire une grande fierté», estime M. Thériault.

ÉCRIRE UN LIVRE TROIS FOIS PAR AN

L’historien Philippe Basque a été à la tête de la revue pendant 10 ans. Chez lui, chacun des numéros auquel il a collaboré de 2009 à 2019 - tout comme ceux précédents - est bien empilé sur deux tablettes de sa bibliothèq­ue.

C’est comme écrire trois petits livres par année, compare-t-il. Il faut trouver des photos, dénicher des auteurs, vérifier les histoires, respecter l’heure de tombée, organiser les lancements… Ça prend beaucoup de coordinati­on, explique-t-il.

De toutes ces histoires qu’il a écrites, plusieurs lui reviennent en tête. Le grand vicaire Paquet de Caraquet, l’orgue de Tracadie, le 50e anniversai­re du Festival des pêches et de l’aquacultur­e de Shippagan, le vécu de l’ancien combattant Louis-Philippe Friolet, de Bas-Caraquet.

Et celle d’un certain M. Duclos s’était cogné le dos à un mur, ce qui a fait tomber une statue de la Sainte Vierge sur sa tête. Il en est mort deux jours après. ■

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Fidèle Thériault montre les deux premiers numéros de la revue historique Nicolas-Denys qu’il conserve précieusem­ent chez lui. - Acadie Nouvelle: Réal Fradette

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