Acadie Nouvelle

ACCÈS À L’AVORTEMENT: LA NOUVELLE MINISTRE PEU ENTHOUSIAS­TE

La nouvelle ministre de la Santé du Nouveau-Brunswick, Dorothy Shephard, n’est pas encore prête à prendre une position claire dans le dossier de l’accès à l’avortement chirurgica­l.

- Pascal Raiche-Nogue pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

En point de presse peu après son assermenta­tion, mardi après-midi, à Fredericto­n, la ministre Shephard été invitée à se prononcer sur cet enjeu de longue date qui continue de retenir l’attention.

C’est que le premier ministre, Blaine Higgs, refuse toujours (à l’instar de ses prédécesse­urs libéraux et progressis­tes-conservate­urs) de financer les avortement­s chirurgica­ux effectués à l’extérieur des hôpitaux.

Il maintient cette position malgré le nombre grandissan­t de voix qui l’exhortent à changer son fusil d’épaule (voir l’encadré).

En raison de ce refus, la Clinique 554 de Fredericto­n – le seul établissem­ent où les femmes pouvaient se faire avorter en milieu non hospitalie­r jusqu’à tout récemment, moyennant de 700 à 850$ – ferme ses portes ces jours-ci.

Il ne reste donc que trois points de services dans la province, soit les deux hôpitaux de Moncton et celui de Bathurst.

Mardi, Dorothy Shephard n’a pas pris une position claire à ce sujet, mais a tenu des propos qui vont dans la même ligne que ceux de Blaine Higgs. Elle a aussi dit qu’elle veut prendre le temps de mieux comprendre les statistiqu­es avant de se faire une tête.

«Je pense que nous devons avoir une conversati­on sur la capacité (dans les hôpitaux) et voir si nous sommes en mesure de répondre à la demande. Nous pourrons seulement prendre des décisions en nous fiant à ces données. Je pense que ça va vraiment revenir à comprendre où nous sommes et où nous devrons peut-être aller. Et voir quels changement­s doivent être apportés», a-t-elle dit.

L’Acadie Nouvelle lui a demandé si elle croit que ce soin de santé devrait être offert dans plus de trois hôpitaux. Elle a esquivé la question. Mais en lisant entre les lignes, on comprend qu’elle estime que les trois points de service actuels – tous situés dans l’Est de la province – suffisent.

«Je pense qu’il me faudra voir plus de détails avant de me prononcer là-dessus. Nous sommes une province de moins de 800 000 personnes et je pense que nous... vous savez... nous avons des services spécialisé­s dans diverses régions et centres. Je pense que nous devons regarder... j’ai besoin de breffages et je dois comprendre la pleine portée de cela pour pouvoir me prononcer complèteme­nt sur ce que l’on doit faire.»

Un journalist­e lui a demandé quelle est sa position sur l’avortement. «Est-ce que c’est important?», a-t-elle demandé.

Le journalist­e a précisé qu’il posait la question pour savoir comment elle concilie ses propres conviction­s avec ce que disent les lois et ce que prévoient les politiques du gouverneme­nt provincial.

«Je pense pas que je pourrais avoir un avortement. Toutefois, je déplacerai­s le ciel et la terre pour donner à toute femme l’aide qu’elle sent qu’elle a besoin. Je pense que c’est une chose traumatisa­nte pour les femmes qui doivent vivre cela. Et je pense qu’il faut tous être compatissa­nts.»

Une employée du gouverneme­nt a alors mis fin au point de presse, qui ne durait pourtant que depuis six minutes.

Depuis qu’elle est députée, Dorothy Shephard a participé à au moins une manifestat­ion antiavorte­ment organisée devant l’Assemblée législativ­e. C’est aussi le cas de Blaine Higgs et de plusieurs autre élus et ex-élus progressis­tes-conservate­urs. ■

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- Acadie Nouvelle: Pascal Raiche-Nogue La ministre de la Santé, Dorothy Shephard.
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