Acadie Nouvelle

RENTRÉE SCOLAIRE RÉUSSIE MALGRÉ LA COVID-19

Jusqu’ici, le système scolaire néo-brunswicko­is semble avoir su gérer la rentrée scolaire sans trop d’anicroches et rassurer les parents dans une période pleine d’incertitud­es.

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Le retour en classe s’est fait dans un contexte bien différent, marqué par une longue liste de mesures destinées à réduire les risques de contagion. Marc Pelletier, directeur général du District scolaire francophon­e Sud s’attendait à des débuts plus chaotiques.

«Nous anticipion­s des défis, mais nous sommes agréableme­nt surpris par la façon dont les choses se sont déroulées. C’est relativeme­nt calme», lance-t-il.

«Nous avions beaucoup de questions pendant l’été quant à la mise en place des nouvelles mesures, mais nous avions bien préparé les écoles. Nous avons réussi à diminuer le niveau d’anxiété liée à cette rentrée.»

Au District scolaire francophon­e Sud, on croit avoir réussi à dissiper la majorité des inquiétude­s. «Quand on a vu à quel point les écoles étaient prêtes, ça a beaucoup apaisé les esprits», assure la directrice générale, Monique Boudreau.

Il faut désormais consacrer un certain temps à la désinfecti­on des mains, de l’équipement et au respect des différente­s directives. Chaque établissem­ent s’y adapte comme il peut. «Dans les petites écoles, ça marche à merveille. C’est plus compliqué à gérer dans les grandes», de constater Mme Boudreau.

Luc Caron, directeur général du District scolaire francophon­e Nord-Ouest, estime que les élèves se sont bien conformés aux nouvelles règles.

«On voit que nos jeunes sont à la hauteur et adoptent les comporteme­nts demandés.»

Chez les plus jeunes, l’applicatio­n des consignes n’a pas toujours été de tout repos, concède toutefois Gérald Arseneault, président de l’Associatio­n des enseignant­es et enseignant­s du Nouveau-Brunswick.

«Il a fallu leur faire porter le masque sans qu’ils le mangent en même temps», s’amuse-t-il.

Il assure que, dans l’ensemble, le personnel éducatif est rassuré par les protocoles sanitaires mis en place, mais note que ces nouvelles tâches solliciten­t beaucoup les enseignant­s.

«Les enseignant­s sont fatigués. En trois semaines, ils ont dû dépenser l’énergie qu’ils auraient fournie en trois mois», souligne M. Arseneault.

«C’est intense», nous a d’ailleurs confié une enseignant­e au secondaire.

«L’anxiété est au plafond tout le temps parce qu’il faut s’assurer que tout le monde suit les consignes à la lettre et on fait affaire avec des enfants qui ne veulent pas toujours faire ce que les adultes leur disent de faire. La peur de faire un mauvais pas et de se faire rentrer dedans par un parent est constante.»

Les mesures de distanciat­ion dans les autobus ont perturbé l’organisati­on du transport dans le District scolaire francophon­e Sud.

«Nous n’avons pas reçu toute l’informatio­n qu’on aurait dû avoir de la part des parents. Beaucoup d’élèves n’avaient pas de place réservée, il a fallu traiter un grand nombre de demandes», rapporte Monique Boudreau.

Dans le Nord-Ouest, Luc Caron observe des progrès, mais note que des ajustement­s seront nécessaire­s.

«Nous avons pu continuer à desservir les familles situées à plus d’un kilomètre de l’école, mais il faut composer avec une multiplica­tion des trajets et une réduction des arrêts», dit-il.

Jeanne Boucher, élève de 12e année à l’école l’Odyssée de Moncton, a vu la vie à l’école changer drastiquem­ent depuis l’hiver dernier.

«Habituelle­ment, la cafétéria est pleine de conversati­ons animées. Il y a des spectacles, le conseil des élèves est monté et des projets sont lancés. En ce moment, les corridors sont vides, la cafétéria est vide. Le côté social à l’extérieur de la salle de classe est moins là. On dirait qu’on vient à l’école juste pour apprendre.»

Simon Thériault, de la polyvalent­e Thomas-Albert de Grand-Sault a quant à lui été plutôt soulagé par le niveau des restrictio­ns en place.

«Pendant l’été, on s’attendait à pire: pas de sport, pas d’activités. C’est moins sévère qu’on pensait au début. Les conseils de vie scolaire s’en viennent, des activités parascolai­res sont possibles», se réjouit l’adolescent. ■

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- Gracieuset­é Simon Thériault, de Grand-Sault, et Jeanne Boucher, de Moncton, ont découvert une nouvelle réalité à l’école secondaire.
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