RENTRÉE SCOLAIRE RÉUSSIE MALGRÉ LA COVID-19
Jusqu’ici, le système scolaire néo-brunswickois semble avoir su gérer la rentrée scolaire sans trop d’anicroches et rassurer les parents dans une période pleine d’incertitudes.
Le retour en classe s’est fait dans un contexte bien différent, marqué par une longue liste de mesures destinées à réduire les risques de contagion. Marc Pelletier, directeur général du District scolaire francophone Sud s’attendait à des débuts plus chaotiques.
«Nous anticipions des défis, mais nous sommes agréablement surpris par la façon dont les choses se sont déroulées. C’est relativement calme», lance-t-il.
«Nous avions beaucoup de questions pendant l’été quant à la mise en place des nouvelles mesures, mais nous avions bien préparé les écoles. Nous avons réussi à diminuer le niveau d’anxiété liée à cette rentrée.»
Au District scolaire francophone Sud, on croit avoir réussi à dissiper la majorité des inquiétudes. «Quand on a vu à quel point les écoles étaient prêtes, ça a beaucoup apaisé les esprits», assure la directrice générale, Monique Boudreau.
Il faut désormais consacrer un certain temps à la désinfection des mains, de l’équipement et au respect des différentes directives. Chaque établissement s’y adapte comme il peut. «Dans les petites écoles, ça marche à merveille. C’est plus compliqué à gérer dans les grandes», de constater Mme Boudreau.
Luc Caron, directeur général du District scolaire francophone Nord-Ouest, estime que les élèves se sont bien conformés aux nouvelles règles.
«On voit que nos jeunes sont à la hauteur et adoptent les comportements demandés.»
Chez les plus jeunes, l’application des consignes n’a pas toujours été de tout repos, concède toutefois Gérald Arseneault, président de l’Association des enseignantes et enseignants du Nouveau-Brunswick.
«Il a fallu leur faire porter le masque sans qu’ils le mangent en même temps», s’amuse-t-il.
Il assure que, dans l’ensemble, le personnel éducatif est rassuré par les protocoles sanitaires mis en place, mais note que ces nouvelles tâches sollicitent beaucoup les enseignants.
«Les enseignants sont fatigués. En trois semaines, ils ont dû dépenser l’énergie qu’ils auraient fournie en trois mois», souligne M. Arseneault.
«C’est intense», nous a d’ailleurs confié une enseignante au secondaire.
«L’anxiété est au plafond tout le temps parce qu’il faut s’assurer que tout le monde suit les consignes à la lettre et on fait affaire avec des enfants qui ne veulent pas toujours faire ce que les adultes leur disent de faire. La peur de faire un mauvais pas et de se faire rentrer dedans par un parent est constante.»
Les mesures de distanciation dans les autobus ont perturbé l’organisation du transport dans le District scolaire francophone Sud.
«Nous n’avons pas reçu toute l’information qu’on aurait dû avoir de la part des parents. Beaucoup d’élèves n’avaient pas de place réservée, il a fallu traiter un grand nombre de demandes», rapporte Monique Boudreau.
Dans le Nord-Ouest, Luc Caron observe des progrès, mais note que des ajustements seront nécessaires.
«Nous avons pu continuer à desservir les familles situées à plus d’un kilomètre de l’école, mais il faut composer avec une multiplication des trajets et une réduction des arrêts», dit-il.
Jeanne Boucher, élève de 12e année à l’école l’Odyssée de Moncton, a vu la vie à l’école changer drastiquement depuis l’hiver dernier.
«Habituellement, la cafétéria est pleine de conversations animées. Il y a des spectacles, le conseil des élèves est monté et des projets sont lancés. En ce moment, les corridors sont vides, la cafétéria est vide. Le côté social à l’extérieur de la salle de classe est moins là. On dirait qu’on vient à l’école juste pour apprendre.»
Simon Thériault, de la polyvalente Thomas-Albert de Grand-Sault a quant à lui été plutôt soulagé par le niveau des restrictions en place.
«Pendant l’été, on s’attendait à pire: pas de sport, pas d’activités. C’est moins sévère qu’on pensait au début. Les conseils de vie scolaire s’en viennent, des activités parascolaires sont possibles», se réjouit l’adolescent. ■