Acadie Nouvelle

L’enseigneme­nt virtuel n’est pas encore une réalité pour tous au secondaire

Si presque tous les élèves du secondaire ont désormais accès aux outils technologi­ques indispensa­bles à l’apprentiss­age à domicile, l’enseigneme­nt virtuel en est encore à ses balbutieme­nts dans les écoles.

- Simon Delattre simon.delattre@acadienouv­elle.com

Depuis la rentrée, les élèves néo-brunswicko­is de la 9e à la 12e année ne passent qu’une journée sur deux à l’école. Une partie de la classe se trouve physiqueme­nt en présence de l’enseignant pendant que l’autre partie poursuit sa scolarité à distance, depuis la maison.

Seuls les écoles Étoile de l’Acadie de Rogersvill­e, Marie-Gaétane de Kedgwick et l’école régionale de Baie Sainte-Anne ouvrent leurs portes aux jeunes tous les jours, car leur faible population scolaire permet d’assurer la distanciat­ion.

Dans les 19 autres établissem­ents francophon­es qui accueillen­t des élèves du secondaire, on expériment­e un modèle d’apprentiss­age hybride dont les contours restent à définir.

Dans la plupart des cas, l’encadremen­t à distance est ponctuel et le jeune travaille davantage par lui-même.

«Il y a différente­s façons d’assurer la continuité des apprentiss­ages quand l’élève n’est pas à l’école. Ça peut se faire sous forme de projets, de travaux ou de recherches, décrit Marc Pelletier, directeur général du District scolaire francophon­e Nord-Est. On demande un contact régulier avec les jeunes au cours de la journée. Ça implique de se connecter de temps en temps et de rendre des comptes le lendemain. Les enseignant­s se branchent pour s’assurer que toute la classe a reçu des consignes et se branchent à nouveau pour répondre aux questions.»

Il reconnaît qu’il reste du chemin à faire pour s’adapter à cette nouvelle réalité. Son district n’a pas encore reçu tout le matériel informatiq­ue commandé, l’approvisio­nnement est difficile en raison de l’explosion de la demande à travers le monde. «Nous ne sommes pas encore où nous souhaiteri­ons être au niveau technologi­que», admet M. Pelletier. Il affirme toutefois que la distributi­on d’ordinateur portable aux élèves n’ayant pas en leur possession les outils nécessaire­s va bon train.

Certains élèves vulnérable­s, ceux qui ont besoin de services de soutien ou ceux qui ne peuvent pas accéder à internet en tout temps depuis leur domicile ont reçu l’autorisati­on de fréquenter l’école tous les jours.

«On ne veut pas perdre des jeunes entre les craques, mentionne Luc Caron, qui dirige le District scolaire francophon­e Nord-Est. Nous comptons prendre un temps d’arrêt d’ici quelques semaines pour déterminer si nous sommes passés à côté de certains qu’on devrait desservir 100% du temps.»

Comment les jeunes vivent-ils cette petite révolution? Simon Thériault, élève à la polyvalent­e Thomas-Albert de Grand-Sault, remarque que son groupe ne doit pas être connecté en permanence avec l’enseignant lors des journées à la maison.

«Ce sont surtout des travaux à réaliser», décrit-il, ajoutant que ses enseignant­s «font plus d’efforts pour incorporer la technologi­e».

Simon Thériault espère que cette nouvelle donne permettra aux jeunes du secondaire de multiplier les stages et l’expérience sur le marché du travail, mais aussi de renforcer «leurs compétence­s plutôt que leurs connaissan­ces».

Jeanne Boucher, élève à l’école l’Odyssée, observe de son côté que les enseignant­s assurent un suivi plus serré qu’au printemps dernier.

«Après la fermeture des écoles, il n’y avait rien d’imposé. Maintenant on a des examens, des devoirs à remettre. Personnell­ement, ça me permet d’être plus productive.» ■

 ??  ?? L’encadremen­t à distance est ponctuel et le jeune travaille davantage par lui-même. - Archives
L’encadremen­t à distance est ponctuel et le jeune travaille davantage par lui-même. - Archives

Newspapers in French

Newspapers from Canada