En appui à la Clinique 554
Au cours des derniers mois, plusieurs personnes et groupes ont pris position pour demander au gouvernement Higgs de financer les avortements chirurgicaux effectués à l’extérieur des hôpitaux. Après les libéraux, les verts, le gouvernement Trudeau, la Société médicale du N.-B. et le conseil d’administration du Réseau de santé Horizon, voilà qu’un groupe de 37 sénateurs – dont quatre des dix représentants du Nouveau-Brunswick – sautent dans la mêlée. Dans une lettre publiée mardi, ils rappellent qu’il y a plus de trente ans que la Cour suprême du Canada a statué que l’avortement n’est pas un crime.
«Pourtant, l’accès aux droits reproductifs reconnus il y a des années par la plus haute cour du pays est toujours limité par la réglementation et les politiques provinciales», disent-ils.
Selon eux, «la fermeture de la Clinique 554 entraverait l’accès à des droits durement acquis et protégés par la Charte (canadienne des droits et libertés).»
Les sénateurs rappellent que les premiers ministres «sont les gardiens de la Constitution et doivent veiller à ce que les droits conférés par celle-ci et entérinés par la plus haute cour du pays soient pleinement accessibles.»
Ils ajoutent que les «opinions personnelles au sujet d’une décision judiciaire n’ont pas leur place».
Sans le nommer, ils font visiblement référence à Blaine Higgs. Ce dernier a affirmé à plusieurs reprises au cours des derniers mois qu’il croit que le Nouveau-Brunswick s’acquitte de ses obligations légales en matière d’accès à l’avortement.
«Sans moyens pour les faire respecter, les droits sont vides de sens. Les mesures restrictives adoptées dans le seul but de limiter l’accès aux services ne doivent pas être tolérées», lit-on dans la lettre.
Les sénateurs concluent leur missive en indiquant qu’ils ont le devoir de se faire entendre «lorsqu’un gouvernement canadien restreint l’exercice des droits des citoyens, privant continuellement ces derniers de ces droits» et que «dans une démocratie constitutionnelle telle que la nôtre, il faut que le fond et l’esprit des décisions de la Cour suprême soient respectés et appliqués.» Les quatre sénateurs du Nouveau-Brunswick qui ont signé cette lettre ont tous été nommés par des premiers ministres libéraux. Il s’agit de René Cormier, Nancy Hartling, Sandra Lovelace-Nicholas et Pierrette Ringuette.