Les petites détresses du confinement
Alliant théâtre et arts visuels, le spectacle
Pépins, un parcours de petites détresses donne la parole à cinq actrices-créatrices qui explorent la thématique de l’isolement à travers une série de tableaux vivants au Verger Belliveau à Memramcook. Ce spectacle déambulatoire extérieur de
Satellite Théâtre invite le public à assister à une suite de tableaux incarnés par des comédiennes et des installations visuelles créées par Anne-Marie Sirois. Cela se veut aussi une célébration de la nature. Le parcours inventif est organisé un peu comme une galerie d’art, explique le directeur artistique de la compagnie et metteur en scène, Marc-André Charron. Les spectateurs seront accompagnés d’un guide qui les mènera de station en station. La moitié des stations est habitée par les actrices, tandis que l’autre segment est constitué d’oeuvres d’art en trois dimensions conçues spécialement pour le spectacle.
Si au départ, les créateurs n’avaient pas nécessairement envie de parler de la pandémie ou du confinement, au moment de la création et des improvisations, c’est cette thématique qui leur venait sans cesse à l’esprit. Difficile de s’en échapper, confie le metteur en scène.
«On s’est dit que même si on n’a pas envie de parler de confinement pour toujours, mais force est d’avouer qu’en ce moment c’est ce qui nous trotte dans la tête donc on ne va pas se battre contre ça. On a donc plutôt procédé à trouver des formes intéressantes et les différents angles de la pandémie. C’est vraiment le confinement qui nous a intéressés», a-t-il partagé.
Comment cet isolement a-t-il été vécu par chacun? La dramaturge Caroline Bélisle, auteure du texte, a rassemblé tout ce qui ressortait des improvisations pour revenir au groupe avec des propositions plus structurées.
À travers les tableaux, le public rencontre cinq femmes qui ont vécu le confinement avec différents enjeux.
«On est dans quelque chose de féminin parce que ce sont des paroles féminines. Mais on est dans un discours universel. C’est vraiment les émotions qui traversent ces femmes qui sont grandes et humaines.»
Marc-André Charron a fait aussi appel à l’intervenante communautaire Wijdane Akachkach du CAFI (Centre d’accueil et d’accompagnement francophone des immigrants du sud-est du N.-B.) pour inclure la perspective immigrante sur le confinement. Son désir est de diversifier et d’enrichir la scène théâtrale.
«J’ai envie de voir la scène s’enrichir d’autres regards, d’autres accents et d’autres sensibilités», a précisé le metteur en scène. ■