Relance économique et COVID-19: la pandémie avantagerait le N.-B.
Le Conference Board du Canada prévoit que la COVID-19 continuera de perturber l’économie jusqu’au milieu de 2021, alors que les cas du coronavirus augmentent à nouveau et que le temps froid arrive. Cependant, le Nouveau-Brunswick, très peu touché par la pandémie, se retrouve dans une situation particulière.
La relance de l’économie canadienne devrait s’essouffler au cours de l’automne et de l’hiver alors que plusieurs provinces sont aux prises avec une nouvelle flambée de cas de COVID-19.
«L’économie a progressé, mais nous prévoyons quand même que des fermetures localisées cumulées à un recul de l’activité des entreprises et des dépenses des ménages dans certains segments freineront la reprise au Canada jusqu’au milieu de l’année prochaine», dit Pedro Antunes, économiste en chef du Conference Board du Canada.
Le Nouveau-Brunswick, qui a été très peu touché par la COVID-19, se retrouve dans une position avantageuse, soutient Gaétan Thomas, PDG du Conseil économique du Nouveau-Brunswick.
«On a pu rouvrir notre économie plus vite que d’autres régions du Canada, et présentement, la deuxième vague est en train de fermer certaines économies au Québec et en Ontario, alors on a quand même un avantage en autant qu’on réussisse à contrôler la propagation du virus», a-t-il évalué.
M. Thomas estime par contre que certains secteurs de l’économie du N.-B. sont facilement dérangés par le manque d’activité économique dans les provinces voisines.
«Il y a des régions qui dépendent du Québec, comme le Madawaska et le Restigouche, qui dépendent du Québec et qui sont affectées plus durement que certaines parties du sud et du sud-est de la province.»
Certaines autres industries, comme le tourisme et la restauration, continueront de ressentir les effets d’une baisse d’activité pendant longtemps, selon lui.
UNE OCCASION EN OR
L’économiste Richard Saillant croit que la relance économique est une «occasion en or» pour s’attaquer à un autre problème sournois auquel fait face le NouveauBrunswick: celui du manque de logements abordables.
Comme le N.-B. a besoin d’immigration pour renflouer sa main-d’oeuvre qui rétrécit, le manque de logements à prix modique est un problème qu’il faut régler rapidement, selon lui.
«Avec la crise de la COVID-19, les mouvements transfrontaliers sont limités, donc il y a moins de gens qui vont venir s’installer au Nouveau-Brunswick pendant la crise», exprime l’économiste.
Lorsque l’immigration reprendra du poil de la bête, le Nouveau-Brunswick aura besoin de logement abordables pour héberger ses nouveaux arrivants. Si ce n’est pas le cas, cela pourrait limiter le nombre de personnes qui vont venir s’établir au N.-B, d’après Richard Saillant.
«Si on a une escalade des loyers et qu’on n’aide pas les ménages à faire face à cette escalade des coûts, ça peut causer un ressac, donc une perte de soutien pour une augmentation de l’immigration.»
Cette situation mettrait des bâtons dans les roues du gouvernement de Blaine Higgs, qui s’est donné le défi d’accueillir 10 000 immigrants de plus par année d’ici 2027. ■