Acadie Nouvelle

Relance économique et COVID-19: la pandémie avantagera­it le N.-B.

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Le Conference Board du Canada prévoit que la COVID-19 continuera de perturber l’économie jusqu’au milieu de 2021, alors que les cas du coronaviru­s augmentent à nouveau et que le temps froid arrive. Cependant, le Nouveau-Brunswick, très peu touché par la pandémie, se retrouve dans une situation particuliè­re.

La relance de l’économie canadienne devrait s’essouffler au cours de l’automne et de l’hiver alors que plusieurs provinces sont aux prises avec une nouvelle flambée de cas de COVID-19.

«L’économie a progressé, mais nous prévoyons quand même que des fermetures localisées cumulées à un recul de l’activité des entreprise­s et des dépenses des ménages dans certains segments freineront la reprise au Canada jusqu’au milieu de l’année prochaine», dit Pedro Antunes, économiste en chef du Conference Board du Canada.

Le Nouveau-Brunswick, qui a été très peu touché par la COVID-19, se retrouve dans une position avantageus­e, soutient Gaétan Thomas, PDG du Conseil économique du Nouveau-Brunswick.

«On a pu rouvrir notre économie plus vite que d’autres régions du Canada, et présenteme­nt, la deuxième vague est en train de fermer certaines économies au Québec et en Ontario, alors on a quand même un avantage en autant qu’on réussisse à contrôler la propagatio­n du virus», a-t-il évalué.

M. Thomas estime par contre que certains secteurs de l’économie du N.-B. sont facilement dérangés par le manque d’activité économique dans les provinces voisines.

«Il y a des régions qui dépendent du Québec, comme le Madawaska et le Restigouch­e, qui dépendent du Québec et qui sont affectées plus durement que certaines parties du sud et du sud-est de la province.»

Certaines autres industries, comme le tourisme et la restaurati­on, continuero­nt de ressentir les effets d’une baisse d’activité pendant longtemps, selon lui.

UNE OCCASION EN OR

L’économiste Richard Saillant croit que la relance économique est une «occasion en or» pour s’attaquer à un autre problème sournois auquel fait face le NouveauBru­nswick: celui du manque de logements abordables.

Comme le N.-B. a besoin d’immigratio­n pour renflouer sa main-d’oeuvre qui rétrécit, le manque de logements à prix modique est un problème qu’il faut régler rapidement, selon lui.

«Avec la crise de la COVID-19, les mouvements transfront­aliers sont limités, donc il y a moins de gens qui vont venir s’installer au Nouveau-Brunswick pendant la crise», exprime l’économiste.

Lorsque l’immigratio­n reprendra du poil de la bête, le Nouveau-Brunswick aura besoin de logement abordables pour héberger ses nouveaux arrivants. Si ce n’est pas le cas, cela pourrait limiter le nombre de personnes qui vont venir s’établir au N.-B, d’après Richard Saillant.

«Si on a une escalade des loyers et qu’on n’aide pas les ménages à faire face à cette escalade des coûts, ça peut causer un ressac, donc une perte de soutien pour une augmentati­on de l’immigratio­n.»

Cette situation mettrait des bâtons dans les roues du gouverneme­nt de Blaine Higgs, qui s’est donné le défi d’accueillir 10 000 immigrants de plus par année d’ici 2027. ■

 ??  ?? L’économiste Richard Saillant. - Archives
L’économiste Richard Saillant. - Archives

Newspapers in French

Newspapers from Canada