Un deuxième mandat à l’ONU pour l’Acadien Fernand de Varennes
Fernand de Varennes a entamé, le 1er août, son deuxième et dernier mandat de trois ans en tant que rapporteur spécial de l’Organisation des Nations unies sur les questions relatives aux minorités. Il considère que d’occuper un tel poste est un privilège. Il est le premier Acadien à faire partie de ce club sélect qui compte une cinquantaine d’experts indépendants.
Depuis un an et demi, Fernand de Varennes habitait Vienne et il enseignait à Hong Kong, cours qui ont dû être offerts en ligne cette année.
«Depuis la fin février, on entendait que le coronavirus se propageait, dit-il, et j’ai quitté Hong Kong de manière assez précipitée pour retourner d’abord en Europe puis rentrer au Canada à la mi-mars.»
Il pensait pouvoir retourner à Vienne à la fin juillet, mais avec des frontières toujours fermées ou encore sujettes à certaines restrictions, il ne croit pas que ce sera possible cette année.
«J’ai toujours mon appartement à Vienne et j’espère bien retourner à Hong Kong l’année prochaine.»
La COVID-19 lui impose des défis comme à bien des gens. Il poursuit tout de même des activités. Le travail à distance, à temps partiel, ne lui déplaît pas cependant. Il participe, entre autres, à plusieurs conférences et rencontres internationales virtuelles.
Normalement, M. de Varennes se rendrait à l’Assemblée générale des Nations unies à New York le 7 octobre pour y présenter son rapport annuel. Pandémie oblige, le tout se fera de façon virtuelle, alors, qu’habituellement, il le prononcerait devant environ 1000 personnes.
Il présentera aussi son rapport au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève.
«La présentation du rapport est très mécanique, poursuit-il. Les échanges et l’interaction ne sont pas aussi dynamiques ou animés que nous le souhaiterions, mais la pandémie fait en sorte que c’est le mieux que nous puissions faire pour l’instant.»
Ses rapports, qui touchent essentiellement les questions entourant les droits de la personne, ne plaisent pas toujours à certains gouvernements qui les trouvent injustifiés.
Ceux-ci réagissent parfois de façon agressive face aux critiques. En gros, sa tâche est de recevoir les plaintes provenant des minorités et portant sur les atteintes aux droits de la personnes. Si la plainte est jugée recevable, une enquête est effectuée auprès du pays visé. Lorsqu’on considère qu’il y a violation de droits, un communiqué est publié. Des rapports annuels sont aussi soumis au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.
«Nous avons un rôle d’arbitre neutre et objectif et il faut regarder et entendre les deux côtés, explique M. de Varennes.».
Comme expert indépendant des Nations unies, il doit présenter un rapport annuel, développer et qualifier certaines questions par rapport à son mandat. Et ce ne sont pas les cas qui manquent. La situation au Myanmar, en Russie, en Inde ou ailleurs dans le monde sont des points particulièrement chauds quant aux droits des minorités brimés.
Son rôle est également de faire de la sensibilisation auprès du grand public et il participe à plusieurs activités en ce sens. Il le fait souvent comme orateur invité lors de colloques et de rencontres régionales ou internationales.
PUBLICATION D’UN LIVRE
Fernand de Varennes a l’intention de publier un livre sur les lieux et les monuments historiques de l’Acadie. Il a profité de son séjour ces derniers mois pour visiter différents lieux dans la région de l’Atlantique.
Celui-ci inclura les Îles-de-la-Madeleine, Saint-Pierre-et-Miquelon, le Québec et la Louisiane. Dans le contexte actuel, il n’a aucune idée quand il pourra se rendre en Louisiane. Il vise la fin 2021 pour la publication. «Aussi bien profiter de cette période d’arrêt pour le réaliser», conclut-il. ■