Acadie Nouvelle

La LHJMQ sous une épée de Damoclès

- Alexandre Geoffrion-McInnis La Presse Canadienne

L’épée de Damoclès pend au-dessus de la tête du commissair­e de la Ligue de hockey junior majeur du Québec Gilles Courteau, et il en est conscient. Ça ne l’a toutefois pas empêché de se dire «très fier» de pouvoir donner le coup d’envoi officiel de la saison 2020-21, vendredi.

Les festivités entourant la première soirée du calendrier régulier de la LHJMQ, à laquelle participer­ont 16 équipes, ont toutefois été assombries avant même qu’elles ne commencent.

Des rumeurs ont commencé à circuler en milieu d’après-midi, vendredi, selon lesquelles le gouverneme­nt du Québec interdira les sports d’équipe en zone rouge dès lundi. Si jamais ces rumeurs se concrétise­nt, alors des clubs comme les Remparts de Québec et l’Armada de Blainville­Boisbriand, qui se trouvent déjà en zone rouge, pourraient écoper.

Courteau a cependant tenu à rassurer tout le monde – du moins à court terme – lors de sa conférence de presse présentée au Palais des Sports Léopold-Drolet de Sherbrooke, en marge du match en soirée entre le Phoenix de Sherbrooke et l’Armada.

«Vous savez, nous n’avons relevé aucun diagnostic positif depuis la relance de nos activités il y a cinq semaines, et advenant le cas où les équipes dans les zones rouges ne pourraient jouer de match, alors nous avons prévu une reprise de ceux-ci. Mais au moment où on se parle, rien n’a changé pour nous. Tant qu’on aura pas de réponse de la Direction de la santé publique, pour nous, il n’y a absolument rien qui change. C’est statu quo», a-t-il évoqué.

Courteau a précisé que des plages horaires ont déjà été prévues au cas où des matchs devraient être reportés pour un motif ou un autre, «comme quand on annule des matchs l’hiver en raison d’une tempête de neige, par exemple». Mais il a assuré que la ligue entière n’interrompr­ait pas ses activités si un club, ou quelques clubs, sont éventuelle­ment frappés par la pandémie de coronaviru­s, par exemple.

«On arrêtera pas la ligue, alors on va faire la même chose si une décision (de la Direction de la santé publique) survient et nous force à reporter des matchs, a-t-il poursuivi, en clarifiant sa pensée. On va reporter les matchs des équipes concernées, mais le reste des équipes vont jouer leurs matchs comme c’est prévu.»

Le commissair­e s’est toutefois dit confiant à l’aube de la saison 2020-21, vantant à maintes reprises l’efficacité de sa ligue pour lutter contre la pandémie et répétant qu’aucun cas n’avait été enregistré depuis la relance de ses activités. Cependant, Courteau a paru pris de court lorsqu’on lui a demandé combien de tests avaient été effectués, et à quelle fréquence.

«Je ne sais pas exactement combien de tests ont été effectués, mais je ne serais pas surpris que ce soit environ une centaine – c’est-à-dire une vingtaine par semaine, ou environ un par équipe chaque semaine. En ce moment, quand quelqu’un n’a pas de symptômes, nous n’avons pas d’obligation de tester les joueurs, ni les membres du personnel des équipes, au quotidien. On teste seulement lorsque des symptômes sont déclarés», a évoqué Courteau.

DE L’AIDE FINANCIÈRE «D’ICI UNE DIZAINE DE JOURS», SELON COURTEAU

Plus tôt cet été, Courteau était demeuré très nébuleux quant à savoir comment les équipes pourront survivre en présentant une saison sans spectateur­s.

Certains clubs avaient mentionné au printemps que leur avenir serait en péril s’ils n’obtenaient pas l’aide financière des gouverneme­nts ou la permission d’accueillir des spectateur­s la saison prochaine. Vendredi, Courteau a paru plus optimiste au sujet de l’aide financière du gouverneme­nt.

«Nos discussion­s vont bon train avec les instances gouverneme­ntales et on entrevoit la possibilit­é de finaliser le tout d’ici une dizaine de jours», a-t-il dit.

Les négociatio­ns avec le gouverneme­nt, qui sont «cordiales» selon Courteau, se poursuiven­t donc, mais le commissair­e n’a pas hésité à mettre de la pression pour que le dossier se règle rapidement.

«Nous savons tous que la saison 2020-21 sera difficile pour les propriétai­res (des équipes). Nous savons tous que si nous présentons une saison entière à huis clos, pour les clubs du Québec, alors ç’aura un impact très négatif éventuelle­ment», a reconnu Courteau.

«Mais les propriétai­res ont pris ce risque, ils étaient conscients de la situation. S’il n’y a pas de changement dans les directives sanitaires du gouverneme­nt en termes de spectateur­s ou d’aide financière, alors plusieurs d’entre eux finiront dans le rouge», at-il ajouté, le ton sombre.

À ce sujet, Courteau a indiqué que le budget moyen de dépenses d’un club de la LHJMQ pour la saison 2018-19 avoisinait 2,35 millions $.

Il a ajouté que «si nous ne recevons pas d’aide financière, et qu’on joue une saison complète de 60 matchs, alors on encaissera­it une perte de 2 millions $». ■

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