Acadie Nouvelle

La femme est l’avenir de l’homme politique

- Damien Dauphin Moncton

Six femmes ont été nommées ministres. Un record dans l’histoire du Nouveau-Brunswick.

Bien sûr, il ne s’agit pas de la stricte parité idéologiqu­e vantée par les partis de gauche et mise en oeuvre par le libéral Justin Trudeau au niveau fédéral lorsqu’il a conquis le pouvoir en 2015.

Il n’empêche que c’est un premier ministre progressis­te-conservate­ur qui vient de nommer un nombre record de femmes à de hautes responsabi­lités. Blaine Higgs avait aussi présenté 16 candidates, y compris dans des circonscri­ptions gagnables. Félicitati­ons, dans l’ordre alphabétiq­ue, à Arlene Dunn, Jill Green, Margaret Johnson, Tammy Scott-Wallace, Dorothy Shepard et Mary Wilson.

À l’inverse, le parti libéral a pris des airs de club de vieux machos blancs faisant la politique de grand-papa. Sa débâcle électorale lui impose de revoir ses pratiques. Même si cela était hautement prévisible, il est donc plutôt curieux de constater qu’il ait confié à un vieil apparatchi­k, en la personne de Roger Melanson, le soin de préparer la relève de la garde. Dans ce qui s’apparente à un discours d’investitur­e, le ci-devant-chef par intérim a préféré faire référence à Louis J. Robichaud et à Frank McKenna, oubliant conscienci­eusement Brian Gallant dont il a pourtant été un ministre important et qu’il relègue de facto dans les oubliettes de l’histoire.

Peut-être que Roger Melanson en veut secrètemen­t à Brian Gallant de l’avoir quelque peu rétrogradé, lors du remaniemen­t ministérie­l du 6 juin 2016, et d’avoir confié à Cathy Rogers le portefeuil­le qu’il détenait depuis octobre 2014. Si c’est le cas, cela augure mal de la place des femmes au sein du Parti libéral, d’autant que celles-ci n’étaient déjà pas nombreuses au sein du gouverneme­nt Gallant.

Or, si le Parti libéral veut reprendre le pouvoir, il lui faudra réserver une place de choix aux candidatur­es féminines, comme l’ont fait le Parti vert et le Parti progressis­te-conservate­ur.

C’est même une femme qu’il faudra élire à la tête du Parti libéral lorsque Roger Melanson tirera sa révérence! Et pas n’importe laquelle. Les trois députées actuelles sont donc exclues d’office. Il n’est pas nécessaire d’en confier les rênes à une femme du nord, puisque le vote y semble définitive­ment acquis aux libéraux. Quant à Lisa Harris, elle représente les environs de Miramichi où il est désormais notable que les rouges n’ont pas les faveurs du public. La clé de l’élection est au sud, et c’est là qu’il faudra trouver la perle rare.

Et qui d’autre que la charismati­que députée fédérale de MonctonRiv­erview-Dieppe pourrait prétendre jouer ce rôle ?

Le moment venu, le Parti libéral du Nouveau-Brunswick aurait tout intérêt à confier son destin à Ginette PetitpasTa­ylor.

Privée de portefeuil­le depuis que Justin Trudeau a, par calcul politique, fait de la place au sein de son Cabinet minoritair­e pour complaire aux Québécois, l’ancienne ministre de la Santé n’a pas démérité dans l’exercice de ses fonctions. Elle est extrêmemen­t compétente et populaire, et détient la capacité de rallier une majorité en s’entourant de têtes nouvelles qui apporteron­t du sang neuf à sa formation politique. Encore faut-il qu’elle le veuille.

Je lui lance donc l’invitation. Auparavant, des élus fédéraux comme Jean-Claude D’Amours ont démontré que l’on pouvait passer du fédéral au provincial avec succès.

En attendant, vive les femmes en politique!

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