Pont Lamèque-Shippagan: le comité demande une rencontre avec la ministre
Le Comité du pont LamèqueShippagan demande une rencontre officielle dans les plus brefs délais avec la nouvelle ministre des Transports et de l’Infrastructure, Jill Green. L’objectif est de lui présenter en personne les doléances du groupe mené par l’ingénieur Sébastien Haché devant l’urgence de construire un nouveau lien routier reliant les îles acadiennes.
Une lettre en ce sens a été envoyée à Fredericton mardi, une semaine après l’assermentation de celle qui vient de succéder à Bill Oliver à la tête de ce ministère.
Pour le comité, il s’agit d’un retour - obligé, mais nécessaire - à la case départ, en quelque sorte. Mme Green devient la troisième ministre à se voir remettre sur les bras le volumineux dossier du pont qui continue de prendre de l’âge et qui ne s’améliore pas avec le temps.
«C’est devenu un processus auquel nous commençons à être habitués. Il y a d’abord eu Bill Fraser chez les libéraux et ensuite Bill Oliver chez les conservateurs. Nous croyons que les fonctionnaires du ministère mettront rapidement Mme Green au courant de notre dossier, mais rien ne vaut un face-à-face», soutient M. Haché, qui requiert la présence du premier ministre Blaine Higgs à cette éventuelle rencontre.
Le comité n’a pas non plus l’intention de revoir ses exigences à la baisse. Ça prend un pont neuf avec une voie de transport actif. Et le plus tôt sera le mieux.
En fin de campagne électorale, le premier ministre Blaine Higgs a quelque peu refroidi les ardeurs des membres du comité. De passage à Shippagan, le chef progressiste-conservateur a résumé prévoir des sommes pour d’éventuelles rénovations, mais n’avait pas pris d’engagement pour un nouveau pont, même si le ministère poursuit ses analyses.
M. Haché mentionne que M. Fraser était d’accord pour ce projet et que M. Oliver a toujours collaboré avec le comité. Le porte-parole prévoit utiliser les mêmes arguments devant Jill Green - la désuétude de la structure et les risques de sécurité de ce seul lien entre Shippagan et les îles Lamèque et Miscou.
«La question est trop importante pour qu’elle soit balayée sous le tapis. Il faut s’armer de patience et de persévérance. Notre comité est toujours là malgré trois ministres différents et notre objectif n’a pas changé. Ce nouveau pont est plus qu’une nécessité et nous voulons travailler avec le nouveau gouvernement. Ce que nous voulons éviter à tout prix, ce sont d’autres délais», insiste le président du Comité du pont Lamèque-Shippagan.
La mairesse de Shippagan, Anita Savoie Robichaud, appuie les démarches du comité. Cependant, elle craint que le gouvernement Higgs retarde ou annule l’investissement sous prétexte de la priorité mise dans le redressement des finances publiques.
«Le gouvernement nous dit qu’il va rendre ce pont sécuritaire pour encore 15 ans. Ce pont a 60 ans et il a été construit pour une circulation réduite. Aujourd’hui, il ne correspond plus à nos besoins. Nos craintes sont élevées. À Lamèque aussi, on est inquiet, car leurs citoyens sont davantage dépendants du pont que nous. Les poulies commencent à lâcher, le tablier aussi. Ce n’est plus sécuritaire, tant sous que sur le pont», lance-t-elle, en rappelant les promesses de tous les partis politiques qui ne se sont pas concrétisées depuis de nombreuses années.
Mme Savoie-Robichaud ne jette pas non plus la faute sur l’ancien député Robert Gauvin. Elle estime qu’il avait compris l’importance du dossier, mais l’argent obtenu - 1 million $ - allait seulement pour les rénovations. Elle prétend que même s’il a changé de circonscription et d’allégeance politique, il sera toujours prêt à se battre pour l’obtention d’un nouveau pont. Le conseil en a aussi discuté avec le nouveau député de ShippaganLamèque-Miscou, Éric Mallet. ■