Les sociétés endettées sont plus fragiles que pour la première vague
De nombreux entrepreneurs canadiens se concentrent sur l’amélioration de leur bilan après avoir enregistré une importante baisse de leurs revenus et vu leur dette croître lors de la première vague de la pandémie de COVID-19, indique une nouvelle étude.
Selon le sondage réalisé par la Banque de développement du Canada (BDC), la priorité absolue des propriétaires d’entreprise est de mettre de l’ordre dans leurs finances, notamment en réduisant les coûts d’exploitation et en améliorant les flux de trésorerie. L’investissement dans la technologie était également une priorité pour les entrepreneurs, indique l’étude, qui a également fait état de l’attention portée au travail à distance, aux ventes en ligne et à la relance de la croissance comme d’autres domaines clés.
L’étude a révélé que les petites et moyennes entreprises avaient été durement touchées par la crise, 76% d’entre elles signalant une baisse de leurs revenus et de leurs bénéfices pendant la pandémie.
Près de la moitié ont fini par mettre à pied du personnel, tandis qu’environ 39% des entrepreneurs ont contracté davantage de dettes pour survivre, a ajouté la BDC.
Pourtant, selon l’étude de la BDC, 87% des entrepreneurs sont convaincus qu’ils réussiront à traverser la crise. Le vice-président de la recherche et économiste en chef de BDC, Pierre Cléroux, a indiqué que sa «plus grande inquiétude» était le niveau d’endettement élevé de nombreuses entreprises.
«S’il y a une deuxième vague et que nous devons entrer en confinement, la bonne nouvelle est que les entreprises sont mieux préparées», a-t-il affirmé lors d’une entrevue. «Elles ont travaillé dur pour être plus efficaces, réduire les coûts et être plus présentes en ligne.»
«La mauvaise nouvelle, c’est qu’elles sont plus endettées qu’il y a six mois, elles sont donc plus fragiles.»
M. Cléroux a ajouté que la transition vers le télétravail et l’importance accordée à la technologie et aux ventes en ligne ont été un changement important.
«Je n’ai jamais vu un tel élan en termes d’investissement dans la technologie», a observé M. Cléroux. «Cela va les aider à long terme.»
Plus de la moitié des entrepreneurs interrogés ont déclaré que le télétravail avait aidé leur entreprise à innover et à améliorer la productivité des employés. «Pendant de nombreuses années, les entreprises n’étaient pas vraiment ouvertes au télétravail parce qu’elles ne pensaient pas que ce serait bénéfique», a rappelé M. Cléroux. - La Presse Canadienne