Zone orange: un retour en arrière difficile à digérer dans le Grand Moncton
La communauté d’affaires du Grand Moncton accueille avec beaucoup d’inquiétude la régression en phase orange de confinement.
Si la région, à l’image de la province, a profité d’une reprise économique rapide, les derniers mois ont été particulièrement durs pour les bars et les restaurants, le secteur hôtelier, ou le milieu artistique.
Cette nouvelle période de confinement risque de placer bon nombre d’entreprises dans une situation délicate, s’alarme le président-directeur général de la Chambre de commerce du Grand Moncton, John Wishart.
«C’est évidemment un retour en arrière pour la région. Nous commencions juste à sortir du pire de la crise et nous voilà de retour en phase orange. Je me sens mal pour les entreprises qui doivent fermer. Ça sera difficile sur le plan financier, mais aussi au niveau psychologique, car les gens pensaient être sortis d’affaire après que la situation ait été si bonne, aussi longtemps. Il est maintenant évident qu’on n’échappera pas à la deuxième vague.»
Les grandes attractions de divertissement comme le Centre Avenir, le casino ou les cinémas devront fermer leurs portes à nouveau. Les nouvelles restrictions liées au voyage devraient faire mal à la métropole pivot («hub») des provinces maritimes, et notamment certaines grandes enseignes, estime M. Wishart.
«Je pense que des magasins comme Costco ou Bass Pro Shop qui attirent des gens qui viennent de loin seront particulièrement touchés», prédit-il.
Bien que le taux de chômage se soit rétabli, les commerces, restaurants et cafés du centreville continuent de subir le maintien du télétravail décrété par certains grands employeurs, ajoute John Wishart.
Le PDG de la Chambre de commerce croit toutefois que les nouvelles mesures sont un mal nécessaire pour endiguer la pandémie.
«Il faut accepter ce sacrifice à court terme pour réaliser un gain à long terme. Si on peut limiter la propagation au cours des prochaines semaines, ça pourrait sauver le reste de l’année. Il faut surtout éviter de se retrouver dans cette situation avant les Fêtes, quand les commerces font le plus gros de leurs revenus.»
De son côté, la mairesse de Moncton, Dawn Arnold, se dit «déçue et préoccupée» mais approuve le choix de la Santé publique. Elle appelle les citoyens de la région à faire preuve de prudence.
«C’est un moment difficile, mais c’est probablement la bonne chose à faire. Si nous suivons les consignes, nous pourrons le traverser rapidement», dit-elle.
La mairesse demande déjà au gouvernement provincial d’apporter davantage de soutien aux secteurs les plus touchés et de profiter des programmes d’aide fédéraux.
«Ce n’est pas le moment de fermer le portemonnaie. C’est le temps d’aider les municipalités et les petites entreprises», lance-t-elle
Le groupe de travail sur la reprise économique du Grand Moncton, qui regroupe des représentants des trois municipalités et du milieu des affaires, devait justement se réunir la semaine prochaine pour déterminer un plan de soutien à la relance. ■