Acadie Nouvelle

Foyers de soins: des fonds sont réclamés à Fredericto­n pour former des proches aidants

- Allison Roy allison.roy@acadienouv­elle.com

Le gouverneme­nt provincial a autorisé les visites dans les foyers de soins il y a déjà quelque temps, mais certains établissem­ents continuent de restreindr­e leur accès à défaut de pouvoir former les proches aidants aux protocoles de sécurités. Aujourd’hui, des citoyens réclament de Fredericto­n des fonds qui assureraie­nt la livraison de ces formations. Ils estiment qu’il est urgent et vital au bien-être des aînés de pouvoir côtoyer leurs proches sur une base régulière.

Il ne suffit pas de porter un masque et se désinfecte­r les mains pour entrer dans un foyer de soins en temps de pandémie.

Les visiteurs doivent d’abord se familiaris­er avec les mesures d’hygiène mises en place par l’établissem­ent et connaître les espaces accessible­s, parfois avant même de franchir le seuil de la porte.

Quoique crucial à la prévention de la COVID-19, ces formations nécessiten­t des ressources et du temps que les directions des foyers n’ont parfois pas.

Marlene Smith et Mary-Ellen Kennah demandent donc au gouverneme­nt provincial de verser des fonds aux foyers de soins afin de les aider à former uniforméme­nt les proches aidants et à ouvrir sécuritair­ement leurs portes.

La COVID-19 bouleverse le quotidien dans les foyers de soins depuis déjà sept mois.

Les personnes âgées, bien qu’appuyées par des travailleu­rs de la santé dévoués, ont besoin de contacts plus étroits avec leurs proches, selon Mary-Ellen Kennah.

«Le fait que nous n’avons jamais vécu une telle crise a bien pu nous nous prendre par surprise au début, mais après six ou sept mois, il n’y a plus d’excuse. Nous avons eu largement de temps pour voir que nos aînés ne devraient pas être seuls.»

Lorsque la femme de Bathurst visite ses parents, âgés de 96 et 97 ans, dans un petit espace de rencontre dans un foyer de Robertvill­e, elle n’est pas autorisée à les raccompagn­er dans leurs chambres ou à les prendre dans ses bras comme elle le voudrait.

La semaine dernière, elle a lancé une pétition nommée «Aidons les ainés du NB à recevoir des fonds pour la formation des proches aidants».

Mme Kennah estime que la formation des personnes de soutien qui permettrai­t aux aînés de passer plus de temps avec leurs proches serait bénéfique pour tout le monde, y compris le personnel.

«Ce n’est pas pour prendre la place des employés, a-t-elle souligné. Mais si nous pouvions nous occuper des petites choses comme nous le faisions avant, les préposés aux soins pourraient accomplir d’autres tâches pendant ce temps.»

Marlene Smith souligne par ailleurs que la formation permettrai­t à tous les visiteurs d’être sur la même page.

«La plupart des personnes qui souhaitero­nt participer sont allées dans les foyers par le passé et connaissen­t déjà le plus gros. Il faudra seulement leur expliquer les détails et s’assurer que tout le monde a les mêmes informatio­ns», a-t-elle repris.

Si les visiteurs savent comment se comporter à l’intérieur de foyers, l’espoir est qu’ils pourront éventuelle­ment y aller plus souvent, rester plus longtemps et profiter de visites plus personnell­es.

«Actuelleme­nt, je peux aller visiter mes parents pendant une heure à la fois, mais je ne peux pas aller dans leurs chambres. Cela veut dire que je ne peux pas constater moimême s’ils sont bien soignés. On se sent aussi moins confortabl­e», a confié Mme Smith. Les deux femmes avaient récolté près d’une centaine de signatures en début de semaine. ■

«C’est vraiment important que les gens s’expriment et posent les questions importante­s au gouverneme­nt. Que faites-vous? Où est l’argent? Où est l’aide promise?On n’a plus besoin de gens qui en parlent, de réunions ou de comités. On sait ce qui doit être fait, maintenant on a besoin d’actions concrètes.»

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