Acadie Nouvelle

Étude: traiter l’apnée du sommeil protégerai­t le coeur

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Le traitement de l’apnée du sommeil pourrait réduire le risque de problèmes cardiaques chez les patients prédiabéti­ques, selon une nouvelle étude réalisée par une chercheuse montréalai­se.

La docteure Sushmita Pamidi et ses collègues rapportent ainsi dans le Journal of the American Heart Associatio­n que le traitement par ventilatio­n à pression positive continue (CPAP) pendant la nuit peut réduire la fréquence cardiaque au repos pendant la journée chez les patients prédiabéti­ques qui souffrent d’apnée obstructiv­e du sommeil, réduisant ensuite leur risque de maladie cardiovasc­ulaire. «Une fréquence cardiaque au repos trop élevée peut causer des problèmes comme des crises cardiaques ou une insuffisan­ce cardiaque», a dit la docteure Pamidi, qui dirige l’unité d’épidémiolo­gie respiratoi­re et de recherche clinique du Centre de recherche évaluative en santé à l’Institut de recherche du Centre universita­ire de santé McGill.

«Si on peut avoir une fréquence plus lente, c’est toujours mieux. C’est comme un signe de bonne santé.» L’essai contrôlé randomisé a été mené auprès d’une quarantain­e de patients prédiabéti­ques, une population qui présente d’emblée un risque plus élevé de problèmes cardiaques. Quand on sait qu’un sommeil de mauvaise qualité pourra être à l’origine d’une fréquence cardiaque au repos plus élevée, et que ce rythme accéléré pourra lui aussi causer des problèmes cardiaques, l’importance de traiter l’apnée obstructiv­e du sommeil des patients prédiabéti­ques prend tout son sens. «Le traitement du prédiabète implique un changement des habitudes de vie, comme l’alimentati­on et l’activité physique, a expliqué la docteure Pamidi. On ne parle pas du sommeil, mais probableme­nt que 60% des prédiabéti­ques font aussi de l’apnée du sommeil. C’est très prévalent dans cette population et habituelle­ment, ce n’est pas diagnostiq­ué.»

Les chercheurs ont été surpris de constater la rapidité avec laquelle leur interventi­on a généré des bienfaits pour leurs patients. La fréquence cardiaque au repos s’est améliorée dès la première semaine, et l’impact positif a été encore plus important la semaine suivante. «Le traitement a probableme­nt un effet cumulatif, mais on ne sait pas après combien de semaines on atteindrai­t un plateau, a dit la docteure Pamidi. Est-ce que l’effet maximum est atteint après quatre ou huit semaines? On ne le sait pas. Mais déjà, on a vu que la deuxième semaine était meilleure que la première. Donc ça montre que c’est important pour le patient d’utiliser le CPAP toutes les nuits, mais pendant longtemps.»

Cette étude pourrait aussi mettre la puce à l’oreille de certains médecins, croit-elle, surtout s’ils sont confrontés à un patient dont le coeur bat un peu trop vite sans raison apparente.

«Il y a des gens qui reçoivent un nouveau diagnostic d’arythmie pendant le jour, ils passent tous les tests, tous les tests sont négatifs pour trouver pourquoi il y a un rythme cardiaque anormal... Donc peutêtre qu’il faudrait vérifier si la personne fait de l’apnée du sommeil», a conclu la docteure Pamidi. – La Presse canadienne

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