Acadie Nouvelle

Pékin nie détenir «arbitraire­ment» deux Canadiens depuis l’arrestatio­n de Meng Wanzhou

Pékin a nié lundi que les deux ressortiss­ants canadiens emprisonné­s depuis près de deux ans en sol chinois aient été détenus «arbitraire­ment» comme mesure de rétorsion après l’arrestatio­n d’une dirigeante du géant des télécommun­ications Huawei.

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Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a fait cette déclaratio­n quelques jours après que la Chine eut accordé un premier accès consulaire à Michael Kovrig et Michael Spavor depuis le mois de janvier.

Le gouverneme­nt du Canada a publié samedi une déclaratio­n dans laquelle il s’est dit profondéme­nt préoccupé par la détention arbitraire des deux hommes par les autorités chinoises et a appelé à leur libération immédiate.

M. Zhao a déclaré que la Chine «s’oppose fermement aux déclaratio­ns erronées du Canada» et a réitéré que MM. Kovrig et Spavor étaient «soupçonnés de se livrer à des activités mettant en danger la sécurité nationale de la Chine».

«Les organes judiciaire­s chinois traitent l’affaire de manière indépendan­te conforméme­nt à la loi. L’étiquette de détention arbitraire ne peut donc pas être accolée du côté chinois», a-t-il déclaré à l’occasion d’un point de presse quotidien.

Les efforts du Canada pour amener d’autres pays à faire pression sur la Chine sont «complèteme­nt vains et s’avéreront contre-productifs», a prévenu le diplomate.

Samedi, le premier ministre Justin Trudeau s’est entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump à propos de cette affaire et a remercié les États-Unis pour leur soutien.

Même s’il nie toute corrélatio­n entre les deux causes, Pékin a lié à plusieurs reprises les détentions de MM. Kovrig et Spavor avec l’arrestatio­n de Meng Wanzhou, la directrice financière et fille du fondateur de Huawei.

Celle-ci se trouve présenteme­nt devant les tribunaux en Colombie-Britanniqu­e, où les ÉtatsUnis demandent son extraditio­n pour fraude.

«Ce que le Canada a fait dans le cas de Meng Wanzhou est une détention arbitraire», a rétorqué M. Zhao lundi.

Les relations bilatérale­s entre Ottawa et Pékin ont souffert, tandis que la Chine redouble d’efforts pour faire libérer Mme Meng, qui a été arrêtée lors d’une escale à l’aéroport de Vancouver en décembre 2018. La femme d’affaires vit actuelleme­nt dans l’un de ses manoirs de la métropole tout en contestant son extraditio­n.

M. Kovrig, un ancien diplomate, et M. Spavor, un entreprene­ur, ont été arrêtés quelques jours après Mme Meng. Ils n’ont pas été autorisés à être recevoir des visites de représenta­nts des services consulaire­s pendant la pandémie de COVID-19. ■

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Des manifestat­ions ont lieu de temps à autres depuis que les deux Michael (Kovrig, à gauche dans la pancarte que tient ce protestata­ire; et Spavor) sont détenus en Chine. - La Presse canadienne: Darryl Dyck

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