Acadie Nouvelle

L’empereur n’a pas de vêtements!

- Lucie LeBouthill­ier Bas-Caraquet

Cette exclamatio­n d’un enfant, sortie tout droit d’un conte d’Andersen et écrite au 17e siècle, est tragiqueme­nt d’actualité aujourd’hui. L’histoire raconte qu’un empereur, en amour avec son apparence, se fait tisser le plus beau vêtement du monde par des tisserands­escrocs. Il est convaincu que les gens qui ne pourraient pas voir son nouvel habit, invisible, seraient des incapables ou des idiots. L’empereur s’est donc promené nu devant son peuple qui l’a acclamé jusqu’au moment où un enfant s’est écrié: «Mais il n’a pas d’habits!»

On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants.

Les États-Unis, avec près de 8 millions de malades de la COVID-19 et plus de 220 000 morts, ont peut-être besoin des enfants pour les sortir de cette réalité parallèle créée par leur président et appuyée par son entourage.

Lui-même atteint du virus, il semble complèteme­nt désorienté. C’est également de ses proches collaborat­eurs qui continuent à proclamer sur les médias que le virus, ce n’est pas grave.

D’après l’analyse que Mary Trump, nièce de Donald Trump et psychologu­e, a faite de son oncle dans son livre, «Trop et jamais assez!» ( traduction littérale), le développem­ent du président républicai­n s’est arrêté à l’âge de 3 ans.

Advenant que Donald Trump perde les élections présidenti­elles du 3 novembre, nous ne pouvons que prier pour les pauvres Américains, en espérant ne pas vivre une autre guerre civile au sud de notre frontière, aux prises avec les suprématis­tes blancs et groupes du même acabit.

Lorsqu’on assiste à la déroute américaine, on ne peut que s’estimer chanceux de vivre au Canada. Le premier ministre et l’appareil gouverneme­ntal fédéral ont priorisé la santé des Canadiens et des Canadienne­s et les ont aidés financière­ment à passer au travers.

Ayant fait carrière au gouverneme­nt canadien, j’ai une petite idée de ce que cela voulait dire de travail, d’efforts et de dévouement pour réussir ce tour de force.

Au Nouveau-Brunswick, jusqu’à la semaine dernière, on s’en était bien sorti. Espérant que le premier ministre Higgs sera à la hauteur du gouverneme­nt majoritair­e qu’il voulait désespérém­ent obtenir, malgré la pandémie, et qu’on lui a accordé sous l’un des prétextes qu’il serait mieux outillé à faire face au coronaviru­s.

Eh bien, elle est là la deuxième vague! Il faut espérer qu’il aura appris à mieux travailler avec le gouverneme­nt fédéral pour ne pas laisser sur la table des millions de dollars essentiels pour les gens du Nouveau-Brunswick, comme il l’a déjà fait.

Tel qu’il l’a promis lors de la soirée électorale, il sera à l’écoute des gens du nord comme des gens du sud ainsi que des experts médicaux pour faire face à cette crise, sans pareille, depuis la grippe espagnole de 1918.

Comme beaucoup de nos familles, ma mère âgée d’un an et demi à l’époque a perdu sa mère, et moi, ma grand-mère, aux mains de cette terrible tragédie humaine qui aurait tué jusqu’à 100 millions de personnes sur la planète.

Il nous faut plus que jamais un premier ministre rassembleu­r, collaborat­eur et à l’écoute, car c’est ensemble que nous réussirons le mieux à minimiser les impacts dévastateu­rs sur nos vies et surtout d’en sauver.

Plus que jamais nous avons besoin d’un empereur avec tous ses vêtements.

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