L’ÉLECTION DE BIDEN BIEN REÇUE AU N.-B.
Le président élu des États-Unis, Joe Biden, accédera bientôt à la Maison-Blanche. Quelles conséquences ce changement de garde pourrait-il avoir sur l’économie néobrunswickoise? Nous avons posé la question à des économistes des deux côtés de la frontière.
Même s’il refuse de faire face à la réalité et de concéder la victoire, Donald Trump a perdu son pari et les jours de son administration sont comptés. L’assermentation du démocrate Joe Biden aura lieu le 20 janvier.
Pierre-Marcel Desjardins, directeur de l’École des hautes études publiques de l’Université de Moncton, croit que cela sera une bonne nouvelle pour les entrepreneurs du Nouveau-Brunswick.
«Il y aura une réduction de l’incertitude. On n’aura pas un président qui va prendre des décisions en fonction de son humeur du matin ou de ce que lui a dit la dernière personne à qui il a parlé.»
Pour la première fois en quatre ans, les entreprises qui exportent leurs produits aux États-Unis n’auront pas à craindre que le président prenne tout le monde par surprise en annonçant des tarifs sur Twitter.
Joe Biden est non seulement plus prévisible que Donald Trump, il est aussi nettement plus favorable au libre-échange que lui.
«On ne savait pas ce qui nous pendait au bout du nez. Ça faisait en sorte que beaucoup d’entreprises (du N.-B. et d’ailleurs au Canada) avaient de la difficulté à faire une planification plusieurs mois à l’avance, ne sachant pas quelles allaient être les règles du jeu lorsque leur projet allait prendre vie», dit Pierre-Marcel Desjardins.
Son confrère James Breece, professeur d’économie à l’Université du Maine, est du même avis.
«Ce dont parlent les économistes et la communauté des affaires ici à l’échelle nationale est dans la même lignée que ce que dit mon confrère. On s’attend à un retour de la stabilité, à une absence de décisions impulsives et plus de prévisibilité, plus de professionnalisme à la Maison-Blanche», dit-il en entrevue téléphonique avec l’Acadie Nouvelle.
Il note qu’il n’y a pas que l’arrivée de Joe Biden qui va stabiliser les choses. L’équilibre des forces à Washington devrait aussi avoir cet effet.
Lors des élections du 3 novembre, les démocrates ont gardé le contrôle de la Chambre des représentants, mais n’ont pas réussi – du moins pour l’instant – à mettre la main sur la majorité des sièges au Sénat.
Le contrôle du Sénat se jouera en janvier prochain lors d’un deuxième tour dans l’État de la Géorgie. Deux sièges sont à combler. Les républicains partent favoris afin de les remporter.
«Qu’on le veuille ou pas, le Sénat va constituer un système de contrepoids au pouvoir de Biden. [...] Les choses vont être plus calmes et prévisibles. Mais il (Biden) ne pourra pas faire passer des lois qui sont perçues par certaines personnes comme étant radicalement à gauche», dit James Breece.
Il rapporte d’ailleurs que la communauté d’affaires au Maine et aux États-Unis en général voit d’un assez bon oeil la stabilité qui se profile à l’horizon.
«Le statu quo va être maintenu et les choses vont être très calmes et planifiées. C’est ce qu’aime la communauté des affaires parce que les entrepreneurs pourront planifier leurs activités futures.» ■