Une entreprise d’Edmundston prête à recevoir tous les déchets électroniques du N.-B.
Après trois ans et un investissement de l’ordre de 2 millions $, le programme de modernisation du Carrefour Environnement Nouveau-Brunswick est officiellement terminé. Du moins, jusqu’à la prochaine occasion.
L’entreprise basée à Edmundston se spécialise dans le recyclage des produits électroniques. On parle notamment d’ordinateurs, d’écrans, de téléviseurs, de dispositifs multimédias, de photocopieurs et d’imprimantes pour n’en nommer que quelques-uns.
Auparavant, la grande majorité de ces items étaient envoyés hors de la province afin d’être démontés dans les règles de l’art puis recyclés. Depuis l’arrivée de l’usine toutefois, une partie de ceux-ci – environ 500 tonnes – passaient par ses installations.
Le président de l’entreprise, Bertrand Tremblay, était fier d’annoncer cette semaine l’aboutissement du projet de modernisation de l’usine néo-brunswickoise.
On parle d’améliorations physiques au bâtiment, mais aussi d’achat d’équipement spécialisé faisant en sorte que l’usine se retrouve à la fine pointe de la technologie. Elle devrait être en mesure de traiter plus de 4000 tonnes, soit l’ensemble du matériel électronique recyclé de la province.
En fait, cette nouvelle capacité excède les besoins du Nouveau-Brunswick, ce qui laisse ainsi une porte ouverte pour une collaboration avec les provinces maritimes voisines.
Carrefour Environnement a vu le jour dans la région du Saguenay il y a une vingtaine d’années. On y retrouve une usine similaire à celle d’Edmundston qui, elle, peut traiter environ 5000 tonnes de matériaux électroniques. Ayant atteint son plein potentiel au Saguenay, elle a décidé de prendre de l’expansion au Nouveau-Brunswick où le besoin se faisait ressentir. Avec ses deux usines en fonction, on estime à environ 2100 appareils de toutes sortes qui sont recyclés tous les jours.
Recycler les objets électroniques est loin d’être la même chose que recycler papier, carton et plastique.
«Ça exige beaucoup de manipulation, on parle de chaînes de démontage. Pour que la matière soit intéressante du point de vue du recyclage et de la revente, on doit tout catégoriser. Pratiquement tout est recyclé, le plastique, les métaux, etc. On estime qu’on récupère en moyenne environ 98% de ce qui nous est acheminé, ce qui est une très bonne moyenne. Tous ces matériaux – plus de 80 sortes de produits différents – sont revendus et retransformés en matière première», souligne M. Tremblay, qui compare le recyclage de produits électroniques à une véritable mine à ciel ouvert.
«Les déchets électroniques, il y en a une quantité monstre, et quand on regarde tout ce qui se fait aujourd’hui, ça ne semble pas vouloir aller en diminuant. C’est donc d’autant plus important que de faire notre part pour l’environnement et de ne pas laisser ces produits prendre la direction du dépotoir», dit-il.
Le projet de Carrefour Environnement Nouveau-Brunswick permet actuellement l’embauche d’une dizaine d’employés à ses installations d’Edmundston. Au fur et à mesure que le volume de matière augmentera, le nombre d’employés sera également appelé à croître. Dans les faits, selon les perspectives de croissance de l’entreprise, il pourrait passer à 25 d’ici un an.
Pour ce qui est des perspectives futures, l’entreprise pourrait bien ajouter d’autres cordes à son arc.
«On est satisfait avec ce que nous avons en place pour l’instant au niveau du volet électronique, mais nous ne sommes pas fermés à explorer d’autres projets d’expansion si le besoin s’en fait sentir. Il y a d’autres domaines où les perspectives sont intéressantes, comme celui des halocarbures (gaz), des pièces d’électroménager (frigidaire, laveuse, sécheuse) et d’autres composantes qui ne sont pas inclus dans notre programme actuel. On est installé à Edmundston pour rester, alors on est prêt à envisager d’autres possibilités d’expansion», dit M. Tremblay. ■