Qualité de vie et soins médicaux
Ces problèmes sont intensifiés par le changement de la clientèle des résidences pour aînés, qui présente des problèmes médicaux beaucoup plus complexes qu’il y a 30 ans, ajoute John Hirdes. Ce changement de clientèle a eu lieu alors que les centres de soins se détournaient d’un modèle médical, centré sur la prestation de soins, vers un modèle social, centré sur la qualité de vie, explique le professeur de l’École de santé publique et des systèmes de santé de l’Université Waterloo.
«Mais la réalité est qu’on doit composer avec ces deux enjeux: se concentrer sur la qualité de vie des résidents et s’assurer qu’ils ont un bon niveau de bien-être psychologique, mais ils ont aussi besoin de soins médicaux de qualité. C’est la composante qu’on a mal desservie», souligne le professeur Hirdes.
Selon lui, si le gouvernement fédéral veut jouer un rôle au niveau des normes en soins de longue durée, il devra aussi les financer. «[Ottawa] devrait s’inspirer de ce qu’il a fait dans le cas des soins à domicile, où il s’est entendu avec les provinces et territoires sur des priorités communes. Il a transféré des fonds aux provinces et territoires, mais en échange, il a aussi exigé des rapports sur le rendement des systèmes de soins à domicile», suggère-t-il.
«Le gouvernement fédéral investirait plus d’argent dans le système et ensuite exigerait d’évaluer la qualité des soins de façon standardisée. Je crois que c’est une bonne façon de le faire sans rouvrir la Loi canadienne sur la santé», conclut-il.