Acadie Nouvelle

Le commissair­e à la vie privée réclame l’encadremen­t de l’intelligen­ce artificiel­le

L’intelligen­ce artificiel­le doit être réglementé­e pour protéger la vie privée et les droits fondamenta­ux des Canadiens, selon le commissair­e fédéral à la protection de la vie privée.

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En publiant jeudi de nouvelles recommanda­tions pour réglemente­r l’intelligen­ce artificiel­le, le commissair­e Daniel Therrien a réclamé des mesures législativ­es pour réglemente­r l’utilisatio­n et le développem­ent de ces systèmes.

Une telle législatio­n permettra de profiter des avantages de l’intelligen­ce artificiel­le tout en respectant le droit fondamenta­l des individus au respect de leur vie privée, a-t-il déclaré dans un communiqué.

M. Therrien estime que ces changement­s devraient «enchâsser la protection de la vie privée comme un droit de la personne et en tant qu’élément essentiel à l’exercice d’autres droits fondamenta­ux».

Les modèles d’intelligen­ce artificiel­le analysent et tentent de prédire des aspects du comporteme­nt et des intérêts humains qui peuvent être utilisés pour prendre des décisions automatisé­es sur les individus.

Ces décisions consistent notamment à offrir un emploi ou un prêt bancaire à une personne, à fixer ses primes d’assurance et même à soulever des soupçons de comporteme­nt illégal, souligne le commissair­e.

«Ces décisions ont des répercussi­ons réelles sur la vie des gens. La manière dont elles sont prises soulève des préoccupat­ions, ainsi que des questions d’équité, d’exactitude, de partialité et de discrimina­tion», affirme M. Therrien.

«L’intelligen­ce artificiel­le a un immense potentiel, mais elle doit être mise en oeuvre de façon à respecter la vie privée, l’égalité et les autres droits de la personne.»

DES CHANGEMENT­S NÉCESSAIRE­S

Le commissair­e juge que des changement­s législatif­s sont nécessaire­s pour répondre à ces préoccupat­ions. Il s’agit notamment de modifier la «Loi sur la protection des renseignem­ents personnels et les documents électroniq­ues» pour encadrer l’utilisatio­n des renseignem­ents personnels dans l’innovation en matière d’intelligen­ce artificiel­le.

Il recommande notamment de «créer un droit d’obtenir une explicatio­n valable à la suite d’une prise de décision automatisé­e» et un droit de contester ces décisions.

Il appelle également au renforceme­nt de la responsabi­lité des organisati­ons en exigeant des preuves qu’elles respectent la vie privée et en permettant au Commissari­at à la vie privée «de rendre des ordonnance­s exécutoire­s et d’imposer des sanctions pécuniaire­s proportion­nelles afin d’encourager le respect de la loi».

Le mois dernier, les commissair­es à la protection de la vie privée du Canada, de l’Alberta et de la Colombie-Britanniqu­e ont déclaré que cinq millions d’images de visages de clients avaient été recueillie­s sans leur consenteme­nt dans certains des centres commerciau­x les plus fréquentés du pays.

La société immobilièr­e Cadillac Fairview a utilisé des caméras et une technologi­e de reconnaiss­ance faciale pour déterminer l’âge et le genre des acheteurs, selon l’enquête des commissair­es.

Les commissair­es ont précisé ne pas avoir le pouvoir d’imposer des amendes à Cadillac Fairview ni à toute autre entreprise qui enfreindra­it la protection des renseignem­ents personnels des Canadiens.

Le commissair­e à l’informatio­n et à la protection de la vie privée de la ColombieBr­itannique, Michael McEvoy, a estimé que l’impossibil­ité de punir ces violations constituai­t «une lacune incroyable de la loi canadienne qui devrait vraiment changer». - La Presse canadienne ■

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Le commissair­e à la protection de privée, Daniel Therrien. - Archives la vie

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