Acadie Nouvelle

LE N.-B. MAL EN POINT

Le réseau de transport en commun interurbai­n du Nouveau-Brunswick, qui était déjà fragmentai­re depuis des années, n’est que l’ombre de luimême depuis le début de la pandémie.

- Pascal Raiche-Nogue pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com @raichenogu­e

Depuis longtemps, il peut s’avérer difficile de se déplacer d’une région à l’autre au Nouveau-Brunswick ou de sortir de la province quand on n’a pas accès à une voiture.

Les autobus de Maritime Bus ne desservent qu’une partie du territoire et ne se rendent pas dans la Péninsule acadienne. Quant aux trains de Via Rail, ils ne passent que trois fois par semaine depuis 2012. Ils sont lents et ne s’arrêtent qu’à Campbellto­n, à Bathurst, à Miramichi et à Moncton.

Ça, c’était avant que la COVID-19 change tout. Le réseau s’est encore effrité avec l’arrivée de la pandémie.

Via Rail a complèteme­nt suspendu son trajet l’Océan (qui relie Montréal et Halifax en passant par le Nouveau-Brunswick). Les départs ont été annulés en novembre et en décembre. La vente de billets pour janvier et février est sur la glace.

«Cette mesure restera en vigueur jusqu’à ce que nous ayons une meilleure compréhens­ion des services que nous serons en mesure d’offrir», fait savoir la société de la Couronne fédérale sur son site web.

Maritime Bus n’a pas complèteme­nt cessé ses activités, contrairem­ent à d’autres transporte­urs actifs ailleurs au pays, tels qu’Orléans Express et Greyhound.

Le propriétai­re de Maritime Bus, Mike Cassidy, raconte en entrevue téléphoniq­ue que l’impact de la pandémie sur ses revenus a été catastroph­ique.

«Le nombre de passagers par jour d’opération est passé de 525 à moins de 100 en mars. En avril, on avait une moyenne de 60 passagers par jour d’opération. C’était très, très bas.»

Il a dû agir pour ne pas que son entreprise s’effondre. Au lieu de fermer boutique, il a fait passer son service de sept à trois jours par semaine.

«Ç’a été une décision très difficile à prendre. [...] Je me suis dit que je ne pouvais peut-être pas continuer à plein régime, mais que je pouvais ralentir un peu. Au moins je peux recommence­r à offrir plus de trajets quand je le veux.»

Aujourd’hui, l’entreprise compte près de 275 passagers par jour d’opération en moyenne, selon Mike Cassidy.

C’est nettement moins qu’avant la pandémie, mais c’est déjà ça de gagné. Depuis l’ouverture de la bulle atlantique, en juillet, Maritime Bus assure des liaisons quatre jours par semaine.

Lorsque le réseau de transport en commun est profondéme­nt perturbé comme depuis le début de la pandémie, les lacunes majeures de l’automobile individuel­le sont exposées au grand jour. C’est ce que l’on voit se produire en ce moment au Nouveau-Brunswick.

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- ACADIE NOUVELLE: PASCAL RAICHE-NOGUE
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