Acadie Nouvelle

Les plantation­s, ces «déserts biologique­s»

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En introducti­on du dernier Atlas des Oiseaux nicheurs des Maritimes, basé sur des données récoltées de 2006 à 2010, Scott Makepeace, un biologiste du gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick, sonnait déjà la sonnette d’alarme. Il décrivait comment les activités humaines et plus particuliè­rement l’exploitati­on forestière commercial­e ont transformé les forêts anciennes, qui abritent des arbres de gros diamètre, un couvert forestier bien fourni et un nombre important de gros arbres dépérissan­ts ou morts. Celles-ci ont été «continuell­ement fragmentée­s en îlots toujours plus petits», et remplacées par des plantation­s caractéris­ées par une moins grande diversité d’arbres et une structure simplifiée.

«Le maintien de milieux favorables pour tous les oiseaux forestiers représente un défi de taille vu les effets néfastes de l’industrie forestière», écrivait M. Makepeace.

«Par conséquent, le problème le plus important qui se pose pour la conservati­on des oiseaux forestiers est fort probableme­nt la diminution de la superficie des vieilles forêts, parce que de nombreux oiseaux dépendent de caractéris­tiques des forêts âgées.» Roger LeBlanc, passionné d’ornitholog­ie depuis près de 25 ans, rappelle que si le déclin d’une population est généraleme­nt le résultat d’une combinaiso­n de facteur, la perte d’habitat est souvent la cause première.

«Nos pratiques forestière­s ne sont pas à l’écoute de l’environnem­ent», dénonce le citoyen de Notre-Dame.

«On fait de la monocultur­e, en laissant pousser seulement les espèces économique­ment viables, celles qui poussent rapidement. Ces plantation­s sont des déserts écologique­s. La nature a besoin de diversité, car nos écosystème­s sont un peu comme des châteaux de cartes très bien organisés, mais aussi très délicats.» - SD

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