Acadie Nouvelle

Dalhousie parvient à geler son impôt foncier

Épargnes d’un côté, perte de revenus de l’autre… Dalhousie a dû faire face à tout un casse-tête pour présenter un budget équilibré. Elle y est parvenue, et sans devoir hausser son taux foncier.

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

Le budget 2021 a été adopté lundi soir lors de la réunion mensuelle du conseil. Celui-ci se chiffre à 5 779 568$, en baisse de 62 478$ comparativ­ement à l’exercice précédent. L’assiette fiscale de la municipali­té aussi est légèrement à la baisse, une diminution de près de 350 000$.

Malgré ces chiffres, le conseil municipal a décidé de ne pas changer son taux de taxation foncière. Celui-ci restera à 1,75$.

«On est très content du résultat, mais la situation demeure précaire. On ne nage pas dans l’argent. On a même la ceinture pas mal serrée. Mais sincèremen­t, on n’a pas trop à se plaindre de notre situation», a admis le maire de l’endroit, Normand Pelletier, conscient que toutes les municipali­tés n’auront pas ce luxe cette année.

Ce résultat est dû à une multitude de facteurs. Une gestion serrée des dépenses, plusieurs paiements d’importance venus à échéance. À l’inverse, les dépenses ont également augmenté considérab­lement. Le coût des assurances a explosé, le coût des services policiers a continué de grimper. L’équilibre est fragile.

Et bien sûr, il y a cette fameuse pandémie. À cause de la COVID-19, la Ville a vu ses dépenses augmenter par endroit, diminuer à d’autres, et perdu certaines opportunit­és de revenus.

D’un côté par exemple, elle a beaucoup épargné avec la fermeture précipitée (puis prolongée) de son Palais des glaces, les dépenses étant toujours plus grandes que les revenus.

À l’inverse, elle a vu son assiette fiscale baisser en raison du répit foncier accordé par le gouverneme­nt à certains types de commerces (notamment les hôtels et restaurant­s), une mesure en lien avec la pandémie de la COVID-19 et qui affecte toutes les municipali­tés de la province.

«Ça nous touche moins que d’autres villes où le nombre de restaurant­s et d’hôtels est supérieur. Reste que ça représente quelque 30 000 $ en moins dans nos coffres, ce qui équivaut à un cent et demi de notre taux foncier», explique le directeur général de Dalhousie, Gilles Legacy.

Là où la municipali­té a perdu gros à cause de la COVID-19, c’est du côté de son projet de production d’électricit­é. Le conseil avait prévu que la mini-turbine soit installée et fonctionne­lle au printemps. On anticipait du coup des revenus d’environ 80 000$ et plus. La COVID-19 a toutefois forcé le report de ce projet.

«On ne pouvait pas installer la turbine ni recevoir les formations nécessaire­s puisque ça provient d’une compagnie ontarienne. Mais on prévoit aller de l’avant au printemps prochain ou même avant si possible», a noté le maire, déterminé à produire de l’électricit­é en 2021… et à encaisser ses redevances.

ARRÊTÉ DÉPOUSSIÉR­É

Lors de la même rencontre, la Ville de Dalhousie a par ailleurs décidé qu’elle n’embauchera plus ses employés municipaux en fonction de leur lieu de résidence.

Depuis quelques années, une politique était en vigueur à l’intérieur de la municipali­té exigeant de ses employés qu’ils y résident pour obtenir un poste. Cette exigence a été levée, le conseil affirmant que cette façon de faire était difficilem­ent applicable, voire même illégale.

Le conseil a donc abrogé l’arrêté 110-05. Celui-ci faisait du lieu de résidence un prérequis pour les emplois à temps plein et à temps partiel. Avec cette mesure, on voulait du coup privilégie­r les citoyens de Dalhousie pour l’obtention d’emplois. En vigueur depuis plusieurs années, cet arrêté a été reconfirmé en 2005 par le conseil de l’époque.

«En gros ce qu’il dit, c’est que tu ne peux pas travailler pour la Ville si tu n’y demeures pas, mais on ne peut exiger une telle chose. C’est carrément illégal. Honnêtemen­t, cet arrêté aurait dû disparaîtr­e du radar en 2005, mais ça ne s’est pas fait», explique M. Legacy.

C’est lui qui est tombé sur cet arrêté et qui a fait part de son illégalité au reste du conseil.

«On ne peut pas s’arrêter uniquement sur le critère de la résidence d’une personne comme critère de sélection. Le candidat doit avoir les compétence­s requises et il arrive que le bon match soit avec quelqu’un d’une autre communauté», souligne M. Legacy. ■

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Le maire Normand Pelletier - Archives
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