Acadie Nouvelle

TROP PAUVRE POUR TRAVAILLER

Le ministère du Développem­ent social en fait-il suffisamme­nt pour favoriser le retour sur le marché du travail de milliers de prestatair­es qui sont aptes à occuper un emploi?

- Sébastien Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com

Alain Doucet, un citoyen du DSL d’Allardvill­e, est d’avis que le manque de soutien de la part du ministère responsabl­e du programme d’aide sociale a miné son retour au travail qui devait avoir lieu plus tôt ce mois-ci.

Prestatair­e de l’aide sociale depuis 2001, M. Doucet entrevoyai­t l’avenir avec optimisme avoir s’être récemment déniché un emploi d’agent de sécurité.

Le 3 novembre, il met le cap sur Bathurst pour sa première journée de boulot.

Ce qui devait normalemen­t être le point de départ d’une nouvelle tranche de vie s’est rapidement transformé en cauchemar pour l’homme de la région Chaleur.

Embauché par une importante firme de sécurité, il s’est plutôt retrouvé dans une situation délicate dès ses premiers jours de travail.

En entrevue à l’Acadie Nouvelle, Alain Doucet a raconté qu’il a dû débourser une centaine de dollars au début du mois afin de se procurer des chaussures de travail et pour remplir le réservoir de son véhicule.

Avec des prestation­s mensuelles d’aide sociale qui se chiffrent à 797$, il va sans dire que les finances du résident d’Allardvill­e se sont retrouvées littéralem­ent à sec après le paiement du loyer et des dépenses essentiell­es à son nouveau boulot.

«Je me suis tout d’un coup retrouvé dans une situation où je ne pouvais pas joindre les deux bouts. Je ne pouvais pas acheter de nourriture ni mettre de l’essence dans la voiture pour aller travailler en attendant de recevoir mon premier chèque de paie.»

Sans aucune ressource financière attendue pendant une quinzaine de jours, Alain Doucet soutient n’avoir eu d’autre choix que de quitter son nouvel emploi et de retourner dans les rangs des bénéficiai­res de l’aide sociale.

«J’ai demandé de l’aide au ministère du Développem­ent social pour me permettre de subvenir à mes besoins durant cette courte période, mais cette aide m’a été refusée», déplore le principal intéressé, qui assure avoir aussi tenté d’emprunter quelques dizaines de dollars auprès de proches, sans succès.

«J’ai essayé de toutes mes forces de me sortir de l’aide sociale, mais le ministère du Développem­ent semble vouloir retenir ses clients plutôt que les aider à reprendre le chemin du travail», a affirmé M. Doucet.

Un document écrit en provenance du ministère du Développem­ent social souligne qu’il n’existe pas de programme de dépannage d’urgence qui aurait pu permettre à M. Doucet de se procurer des aliments et de se déplacer pour le travail pendant une certaine période de temps.

«Vous avez aussi une option de visiter la banque alimentair­e de votre région», peut-on lire dans le document dont l’Acadie Nouvelle a obtenu copie.

Dans un autre document écrit destiné à Alain Doucet, le premier ministre Blaine Higgs a reconnu qu’il est difficile de répondre à ses besoins essentiels quand on vit avec un faible revenu, comme celui provenant de l’aide sociale.

«À titre de gouverneme­nt, nous sommes engagés à soutenir les personnes et les familles qui n’ont pas d’autres sources de revenus pour subvenir à leurs besoins essentiels, comme la nourriture, les vêtements et le logement», a écrit le premier ministre du Nouveau-Brunswick. ■

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Alain Doucet peine à remplir son réfrigérat­eur. - Acadie Nouvelle: Sébastien Lachance

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