«ÇA NE POUVAIT PAS ARRIVER À UN PIRE MOMENT»
Alors que s’ouvre la saison de magasinage du temps des Fêtes, les nouvelles restrictions imposées par le gouvernement provincial viennent assurément assombrir la fin d’année de nombreux commerçants dans la zone 1.
À quelques jours du Vendredi fou, les citoyens sont appelés à rester chez eux autant que possible.
«Ça ne pouvait pas arriver à un pire moment, tout particulièrement pour le secteur de la vente au détail et les hôtels. C’est avant Noël que beaucoup d’entreprises tirent une grande part de leurs revenus. Cela aurait très certainement un impact», s’inquiète le président-directeur général de la Chambre de commerce du Grand Moncton, John Wishart.
Mercredi, le premier ministre de l’Île-duPrince-Édouard a recommandé aux insulaires de ne pas se rendre dans le Grand Moncton pour leur magasinage du temps des fêtes. Jeudi, le premier ministre Higgs a invité à son tour les résidents de l’extérieur de la région invités d’éviter les déplacements vers le carrefour commercial des Maritimes.
L’effondrement de la circulation des consommateurs sera un coup dur pour un grand nombre d’enseignes, prédit John Wishart.
«Habituellement, les stationnements de la Place Champlain ou du Costco seraient remplis de véhicules du nord du NouveauBrunswick, de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse. On ne les verra probablement pas au cours des deux prochaines semaines, c’est un grand nombre de personnes qui n’iront pas faire leurs emplettes ici, se restaurer, loger ou faire le plein d’essence», dit-il.
Il encourage donc les clients à faire autant que possible leur magasinage en ligne auprès de commerces locaux.
«Espèrons que les consommateurs soient suffisamment conscients de l’importance de soutenir l’économie de la région, acheter localement a un impact bien plus grand que commander en ligne sur de grandes plateformes comme Amazon: ce sont des emplois locaux et de l’argent qui circulent ici.»
Le PDG se réjouit tout de même du fait que la province ait renoncé cette fois à la fermeture des coiffeurs, des barbiers et des salons de soins corporels.
«Nous avons été entendu, c’est une bonne nouvelle mais je me demande combien de gens s’y rendront.»
Les allées de la Place Champlain accueillaient déjà moins de passage depuis la fin de semaine dernière, lorsque les autorités ont annoncé de possibles expositions à la COVID-19 dans le magasin de chaussures Aldo du 6 au 10 novembre.
«Ça a été assez brutal et ça ne s’arrangera pas. C’était mort ici la dernière fois que nous sommes passés en phase orange parce que nous voyons énormément de monde de Bathurst, d’Amherst ou de l’Île-du-PrinceÉdouard pendant les fins de semaine», nous confie le gérant d’un magasin du centre d’achat
Il craint que l’habituelle fébrilité du Vendredi Fou ne soit pas au rendez-vous cette année.
«Lors d’une journée normale, on accueille environ 2000 clients. Le Vendredi Fou, on dépasse les 14 000 visites!»
Entre les étagères remplies de jeux de société, le gérant du Comic Hunter, Rémi Vienneau Leclair, tient un discours plus optimiste. L’ouverture de la boutique en ligne plus tôt cette année a été un succès.
«On a su rebondir! Nous comptons sur la loyauté des gens de la région», lance le commerçant.
Rémi Vienneau Leclair s’attend tout de même à une chute du chiffre d’affaires.
«Ça peut nous faire mal, reconnait-il. Chaque année, les ventes augmentent avant Noel, c’est certain que ça me stresse, je me demande comment ça va aller.» ■